Aperçu

Introduction

Il y a moins de trois ans, aux prises avec une très faible croissance et un taux de chômage obstinément élevé, le gouvernement a eu un choix à faire : investir afin de renforcer la classe moyenne et d’assurer la croissance de notre économie plutôt que de mettre en œuvre des politiques d’austérité, y compris réduire les dépenses ou augmenter les impôts.

Même si l’austérité peut se justifier par une nécessité budgétaire, elle ne doit pas se transformer en une idéologie rigide concernant les déficits où tout investissement est considéré comme une mauvaise dépense. Cette approche a échoué partout dans le monde, ainsi qu’au Canada.

Les Canadiennes et les Canadiens savent que la prospérité d’un pays ne peut passer par l’austérité. Ils ont la confiance nécessaire pour investir dans l’avenir, et le gouvernement en a la capacité. Les solides paramètres budgétaires fondamentaux du Canada, bien ancrés grâce à un ratio de la dette au PIB (produit intérieur brut) en baisse constante, signifient que le Canada peut réaliser des investissements qui viendront renforcer et faire croître la classe moyenne, ainsi que poser des assises plus solides pour l’avenir de nos enfants.

Qu’en résultera-t-il? Au lieu de subir la faible croissance qui accompagne un régime d’austérité inutile, l’économie du Canada est celle qui connaît la croissance la plus rapide parmi les pays du Groupe des Sept (G7), et le Fonds monétaire international (FMI) a soutenu que les politiques économiques du Canada devraient avoir un « effet viral ». Les investissements du gouvernement dans les personnes et dans les communautés où elles vivent permettent d’offrir de grandes possibilités à la classe moyenne et à tous les Canadiens. Des investissements ciblés, conjugués au travail acharné des Canadiens, ont contribué à créer de bons emplois bien rémunérés, et ils continueront de renforcer l’économie de manière durable.

Des mesures comme la baisse d’impôt pour la classe moyenne et la nouvelle Allocation canadienne pour enfants signifient que les familles canadiennes ont maintenant plus d’argent pour épargner, investir et dépenser dans leur communauté. Des investissements sans précédent dans le transport en commun, l’infrastructure verte et l’infrastructure sociale, comme l’éducation préscolaire et la garde des jeunes enfants, et le logement abordable, accompagnés des investissements inscrits dans l’ambitieux Plan pour l’innovation et les compétences, garantiront que tous les Canadiens recevront le soutien dont ils ont besoin pour affronter la concurrence et réussir.

Le budget de 2018 mise sur ce plan d’investissement plutôt que sur l’austérité, tout en maintenant le cap sur la responsabilité budgétaire et l’amélioration continue des résultats budgétaires.

Contexte économique canadien

Le plan du gouvernement qui consiste à investir dans les gens, les communautés et l’économie a mis plus d’argent dans les poches des Canadiens, aidé à créer un plus grand nombre d’emplois bien rémunérés et accru la confiance des Canadiens en l’avenir.

Depuis novembre 2015, les Canadiens ont créé presque 600 000 nouveaux emplois et le taux de chômage a chuté, passant de 7,1 % à 5,9 % – soit près de son niveau le plus bas en plus de quatre décennies. L’économie canadienne a été particulièrement forte, affichant un taux de croissance bien supérieur à celui de tous les autres pays du G7 depuis le milieu de 2016 (graphique 1).

Graphique 1
Évolution du marché du travail depuis novembre 2015
chart1a
Nota – Le dernier point de données correspond à janvier 2018.
Source : Statistique Canada
Croissance moyenne du PIB réel depuis le deuxième trimestre de 2016
chart1b
Nota – Croissance moyenne trimestrielle du PIB réel. Le dernier point de données correspond au 4e trimestre, à l’exception du Canada (3e trimestre de 2017).
Source : Haver Analytics

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La croissance solide de la production et la vigueur du marché du travail – en plus des mesures que le gouvernement a mises en place afin de soutenir la classe moyenne au cours des deux dernières années – font augmenter le niveau de confiance des consommateurs et des entreprises du Canada, en plus de soutenir la croissance des salaires (graphique 2). Cet optimisme et la hausse des revenus se traduisent par une croissance solide des dépenses des ménages et par une reprise de l’investissement des entreprises, qui devraient continuer de soutenir la croissance économique.

Graphique 2
Croissance de la consommation réelle des ménages et de la confiance des consommateurs
Graphique 2a
Nota – Les derniers points de données correspondent au 3e trimestre de 2017 pour la consommation et à janvier 2018 pour la confiance des consommateurs.
Sources : Statistique Canada; Conference Board du Canada
Croissance de la rémunération hebdomadaire moyenne
Graphique 2b
Nota – Le dernier point de données correspond à novembre 2017.
Source : Statistique Canada, Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH)

[Graphique 2 - Version texte]

La croissance devrait demeurer vigoureuse – par contre, il existe toujours des risques d’amélioration et de détérioration des perspectives économiques. D’un côté, la croissance mondiale pourrait être supérieure aux attentes, et le niveau élevé de confiance au Canada pourrait continuer de stimuler les dépenses des ménages chez nous. De l’autre, l’incertitude à l’égard de l’avenir de l’Accord de libre échange nord américain, le resserrement des conditions financières et la persistance de la volatilité sur les marchés financiers pourraient peser sur les perspectives de croissance canadiennes.

Le moment est venu de se tourner vers le Canada

« Si vous cherchez un pays qui possède la diversité, la résilience, l’optimisme et la confiance et qui ne fera pas que gérer le changement, mais en tirera avantage, c’est le moment ou jamais de vous tourner vers le Canada. »

Le premier ministre Justin Trudeau
  1. Une main d’œuvre hautement spécialisée, inclusive, diversifiée et mobile
    • Bassin de talents le plus instruit parmi les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – plus de 55 % de la population de 25 à 64 ans détient un diplôme d’études postsecondaires
    • Meilleur taux de disponibilité de main-d’œuvre qualifiée au sein du G20 (International Institute for Management Development (IMD) World Competitiveness Center)
    • Plus grands mouvements d’immigrants prêts à intégrer le marché du travail parmi les pays du G7
    • Budget de 2018 : plan destiné à accroître la participation au marché du travail des femmes, des Néo Canadiens et des Autochtones
  2. Écosystème de sciences, de recherche et d’innovation de calibre mondial
    • Au premier rang du G20 au chapitre des dépenses de recherche et développement (R et D) dans le secteur de l’enseignement supérieur, en proportion du PIB
    • Un des meilleurs programmes d’incitatifs fiscaux pour la R et D parmi les pays du G7
    • Budget de 2018 : le plus grand programme d’investissements dans la recherche fondamentale (3 milliards de dollars) de l’histoire canadienne
  3. Richesse et diversité du milieu naturel et des ressources naturelles
    • Richesse exceptionnelle en ressources énergétiques et minérales
    • Politiques en matière de changements climatiques responsables et prévisibles
    • Nouveau processus d’évaluation environnementale plus prévisible
    • Budget de 2018 : investissement de 1,3 milliard de dollars pour protéger le patrimoine naturel du Canada
  4. Cadres rigoureux en matière de réglementation, de finances et de commerce
    • Endroit où il est le plus facile de démarrer une entreprise parmi les pays du G20 (Banque mondiale)
    • Réseau d’accords de libre échange englobant plus de la moitié de l’activité économique mondiale
    • Promotion de l’investissement et mesures visant à attirer les entreprises mondiales de premier plan à l’aide du nouveau carrefour Investir au Canada
    • Un des systèmes bancaires les plus solides dans le monde – classé premier parmi les pays du G7 (Forum économique mondial)
  5. Institutions publiques fortes, stables et prévisibles
    • Politique budgétaire responsable qui stimule la croissance
    • Dette publique nette la plus basse par rapport au PIB parmi les pays du G7
    • Régime efficace de ciblage de l’inflation

Investissements compris dans le budget de 2018

Le gouvernement continue de renforcer la classe moyenne et de réaliser des investissements afin de favoriser une croissance économique durable au Canada. Les défis qu’entraînent le vieillissement de la population, les changements climatiques mondiaux et l’innovation technologique rapide font ressortir l’importance d’un leadership solide et d’une approche orientée vers l’avenir pour renforcer la croissance au profit de la classe moyenne.

Dans le budget de 2018, le gouvernement poursuit la mise en œuvre de son plan consistant à investir dans la classe moyenne, et cherche particulièrement à s’assurer que tous les Canadiens ont les compétences et les occasions nécessaires pour participer pleinement et équitablement à notre économie. Le budget de 2018 prévoit des investissements destinés à placer le Canada à l’avant-scène de l’innovation scientifique et technologique, à protéger le patrimoine naturel du Canada et à créer des possibilités de réussite pour les peuples autochtones.

Tableau 1
Évolution de la situation budgétaire et économique depuis l’Énoncé
économique de l’automne 2017
et investissements compris dans le budget de 2018
G$
  Projections
  2017-
2018
2018-
2019
2019-
2020
2020-
2021
2021-
2022
2022-
2023
Solde budgétaire selon l’Énoncé de 2017 -19,9 -18,6 -17,3 -16,8 -13,9 -12,5
Ajustement en fonction du risque de l’Énoncé de 2017 1,5 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0
Solde budgétaire selon l’Énoncé de 2017
  (avant l’ajustement en fonction du risque)
-18,4 -15,6 -14,3 -13,8 -10,9 -9,5
Évolution de la situation économique et budgétaire depuis l’Énoncé de 2017 3,0 3,6 4,1 3,5 2,8 2,8
Solde budgétaire révisé avant les mesures stratégiques et les investissements -15,4 -12,0 -10,3 -10,3 -8,1 -6,7
  Mesures stratégiques depuis l’Énoncé de 2017 2,4 2,2 -1,7 -1,6 -0,5 0,3
  Investissements compris dans le budget de 2018            
    Croissance 0,0 0,3 -0,1 0,3 0,2 0,3
    Progrès 0,0 -0,9 -1,2 -1,4 -1,4 -1,6
    Réconciliation -0,1 -1,4 -1,2 -0,8 -0,7 -0,6
    Avancement -4,2 -1,8 -1,3 -1,3 -1,2 -0,6
    Autres investissements compris dans le budget de 2018 -2,1 -1,6 1,1 1,1 0,9 -0,4
    Total des investissements compris dans le budget de 2018 -6,3 -5,4 -2,6 -2,0 -2,2 -3,0
Total des mesures stratégiques et des investissements -4,0 -3,1 -4,3 -3,6 -2,7 -2,6
Solde budgétaire -19,4 -15,1 -14,5 -13,9 -10,8 -9,3
Ajustement en fonction du risque   -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0
Solde budgétaire final
  (après l’ajustement en fonction du risque)
-19,4 -18,1 -17,5 -16,9 -13,8 -12,3
Dette fédérale (% du PIB) 30,4 30,1 29,8 29,4 28,9 28,4
Nota – Un nombre négatif indique une détérioration du solde budgétaire; un nombre positif indique une amélioration du solde budgétaire.

Maintenir la trajectoire de réduction du déficit

Les investissements effectués par le gouvernement dans la population, les collectivités et l’économie pour stimuler la croissance sont compensés par une saine gestion budgétaire. La trajectoire budgétaire projetée dans le budget de 2018 demeure généralement inchangée depuis l’Énoncé économique de l’automne 2017 et continue de montrer une baisse du ratio de la dette fédérale au PIB, ainsi que des améliorations continues du solde budgétaire fédéral annuel (graphiques 3 et 4).

Le ratio de la dette fédérale au PIB devrait baisser graduellement au cours de la période de projection pour atteindre 28,4 % en 2022-2023. D’après le FMI, le ratio canadien de la dette nette au PIB est, de loin, le plus bas parmi les pays du G7, et il est deux fois moins élevé que la moyenne de ces pays (graphique 3).

Graphique 3
Ratio de la dette fédérale au PIB
Graphique 3a
Sources : Comptes publics du Canada; Statistique Canada; calculs du ministère des Finances Canada
Ratio de la dette nette au PIB de l’ensemble des administrations publiques selon les prévisions du FMI, 2017
Graphique 3b
Nota – Le ratio de la dette nette au PIB de l’ensemble des administrations publiques d’un pays est le ratio du total des passifs moins les actifs financiers des administrations nationale, infranationales et locales et des caisses de sécurité sociale, par rapport au PIB. Dans le cas du Canada, ces données englobent les administrations fédérale, provinciales, territoriales et locales, de même que le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec.
Sources : FMI, Moniteur des finances publiques, octobre 2017

[Graphique 3 - Version texte]

Le gouvernement maintiendra cette trajectoire de réduction du déficit et du ratio de la dette, ce qui permettra de conserver l’avantage que représente le faible niveau d’endettement du Canada pour les générations actuelles et futures. Le faible niveau d’endettement favorise la croissance économique et l’équité entre les générations, en maintenant les coûts d’intérêt à un faible niveau et en garantissant la marge de manœuvre nécessaire pour surmonter les chocs et défis futurs.

Graphique 4
Équilibre budgétaire
Chart 4
Source : Ministère des Finances Canada

[Graphique 4 - Version texte]

Un aperçu détaillé des perspectives économiques et budgétaires figure à l’annexe 2.

Un dynamisme économique soutenu accélérerait la réduction du déficit

Les projections budgétaires figurant dans le présent budget sont fondées sur la moyenne des prévisions issues de l’enquête de décembre 2017 auprès d’économistes du secteur privé. De plus, elles tiennent compte des risques d’amélioration et de détérioration mentionnés ci dessus, qui ont été cernés lors d’échanges continus avec les participants à l’enquête. Les économistes interrogés ont offert un large éventail de points de vue concernant la croissance économique future et, par conséquent, la trajectoire du PIB nominal (l’indicateur le plus large de l’assiette fiscale). Les changements apportés aux hypothèses concernant la croissance économique peuvent aussi avoir d’importantes répercussions sur le solde budgétaire et sur le ratio de la dette au PIB sur une période de projection prolongée.

Par exemple, si le gouvernement fondait ses projections budgétaires actuelles sur la moyenne des quatre prévisions les plus élevées à l’égard de la croissance du PIB nominal, le solde budgétaire annuel s’améliorerait de 3,0 milliards de dollars en moyenne et le ratio de la dette fédérale au PIB diminuerait de 1,1 point de pourcentage de plus que prévu d’ici 2022 2023 (graphique 5).

Graphique 5
Solde budgétaire fédéral
Graphique 5a
Ratio de la dette fédérale au PIB
Graphique 5b
Nota – Repose sur la moyenne des prévisions des économistes du secteur privé concernant le PIB nominal, sans ajustement en fonction du risque. Le scénario des quatre plus élevées (les quatre plus basses) repose sur la moyenne des quatre prévisions les plus optimistes (pessimistes) concernant le PIB nominal provenant des économistes ayant participé à l’enquête.
Sources : Enquête du ministère des Finances Canada de décembre 2017 auprès d’économistes du secteur privé; calculs du ministère des Finances Canada

[Graphique 5 - Version texte]

À l’inverse, si le gouvernement fondait ses projections budgétaires sur la moyenne des quatre prévisions les plus basses à l’égard de la croissance du PIB nominal, le solde budgétaire projeté se détériorerait de 3,5 milliards de dollars par année, en moyenne, et le ratio de la dette fédérale au PIB continuerait de baisser, mais serait 1,2 point de pourcentage supérieur aux projections actuelles en 2022-2023.

 

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