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Archivée - Avant-propos

Au cours des derniers mois, j'ai voyagé d'un bout à l'autre du Canada – et visité plus de deux douzaines de villes – afin de rencontrer des travailleurs canadiens et des entreprises canadiennes.

J'ai visité un fabricant de pièces d'automobile à Etobicoke et une mine de potasse à Colonsay, en Saskatchewan, et rencontré les femmes et les hommes de Sherbrooke qui fabriquent les bottes que portent nos forces armées partout dans le monde.

J'ai visité le port de Saint John, au Nouveau-Brunswick et une ferme familiale à Olds, en Alberta.

À Dartmouth, à Brampton et à Calgary, j'ai passé du temps avec des camionneurs qui font rouler notre économie à toute heure du jour, beau temps mauvais temps.

Tous les Canadiens à qui j'ai parlé sont fiers de notre pays. Ils sont fiers du travail qu'ils accomplissent chaque jour pour nourrir le Canada et le reste du monde, construire nos voitures, acheminer nos biens sur les marchés mondiaux et élever leurs enfants.

Mais beaucoup d'entre eux m'ont aussi dit qu'ils sont préoccupés et se demandent si notre prospérité future sera à l'image de celle que nous avons déjà connue et s'ils seront en mesure de payer leurs factures actuelles.

Et c'est là que je veux commencer : je veux parler du coût élevé de la vie, qui préoccupe tant de millions de Canadiens.

L'inflation est plus faible au Canada que dans bon nombre de nos pays pairs, mais je sais que ce constat ne rassure en rien les Canadiennes et les Canadiens qui paient des prix plus élevés à la caisse ou qui dépensent davantage pour faire le plein d'essence.

C'est une période difficile pour des millions de Canadiens, pour nos amis, pour nos familles, pour nos voisins.

En tant que vice-première ministre et ministre des Finances, il est important que je sois honnête avec les Canadiens au sujet des défis qui nous attendent.

Les taux d'intérêt montent, car les banques centrales prennent des mesures pour lutter contre l'inflation. Cette situation signifie que notre économie ralentit.  

Elle signifie aussi que des gens voient leurs paiements hypothécaires augmenter, que les affaires ne sont plus aussi bonnes que depuis le déconfinement.

C'est ce qui se produira au Canada. C'est ce qui se produira aux États-Unis. Et c'est ce qui se produira dans toutes les économies du monde, grandes et petites.

Il serait faux de dire le contraire. Quiconque prétend pouvoir empêcher les défis à venir a tort.

Le Canada ne peut pas éviter le ralentissement mondial à venir, tout comme nous n'aurions pu empêcher la COVID-19 d'atteindre nos côtes une fois qu'elle a commencé à infecter le monde.

Mais nous serons prêts. Oui, nous sommes prêts.

Nous sommes prêts parce que, depuis sept ans, le gouvernement renforce le filet de sécurité sociale du Canada. Il a amélioré bon nombre de programmes importants et en a aussi ajouté quelques nouveaux.

Ces investissements faits dans les Canadiens sont comme une maison bien construite, coiffée d'un toit solide, nécessaire en toute saison, mais surtout essentielle quand le mercure chute.

Et c'est pourquoi, alors que l'automne cède la place à l'hiver, nous défendons l'assurance-emploi et les pensions auxquelles les Canadiens contribuent pendant toute leur vie active.

C'est pourquoi le gouvernement a créé l'Allocation canadienne pour enfants et bonifié le Supplément de revenu garanti, et pourquoi il est crucial que nos pensions et les prestations les plus importantes soient toutes indexées à l'inflation.

Et dans l'Énoncé économique de l'automne d'aujourd'hui, nous tenons d'autres promesses qui aideront à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens, en mettant en œuvre un plan pour lequel des millions de Canadiens ont voté il y a un peu plus d'un an.

Nous travaillons à réduire les frais de carte de crédit pour les petites entreprises afin d'aider les entreprises qui sont au cœur de notre économie et de nos communautés, ainsi que les Canadiens qui soutiennent ces entreprises.

Nous imposons les rachats d'actions, pour nous assurer que les grandes sociétés paient leur juste part, et pour les inciter à réinvestir leurs bénéfices dans les travailleurs et au Canada.

Nous offrons un crédit d'impôt pour la rénovation d'habitations multigénérationnelles, qui aidera les familles de partout au Canada à se permettre d'accueillir un grand-parent ou un fils ou une fille ayant un handicap qui doit retourner à la maison.

Nous nous attaquons à la spéculation sur le marché immobilier et veillons à ce que les logements servent de résidences aux Canadiens, et non d'actifs pour les investisseurs qui les utilisent dans des opérations commerciales en vue de réaliser des profits.

Nous respectons l'engagement que nous avons pris de rendre l'accès à la propriété plus abordable pour les jeunes en créant un nouveau compte d'épargne libre d'impôt pour l'achat d'une première propriété qui permettra d'économiser plus facilement en vue de la mise de fonds.

Et nous respectons cet engagement en doublant le crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation afin d'aider à couvrir les coûts de clôture qui accompagnent l'achat d'une première maison.

Nous éliminons de façon permanente les intérêts sur les prêts d'études canadiens et les prêts canadiens aux apprentis.

Nous nous efforçons de garantir que chaque enfant puisse voir un dentiste, et nous offrons un soutien bien nécessaire aux locataires à faible revenu.

Nous accordons des paiements anticipés de l'Allocation canadienne pour les travailleurs afin d'aider plus rapidement les travailleurs les moins bien payés – qui sont très souvent parmi les plus essentiels – en mettant plus d'argent dans leurs poches.

Et nous offrons un nouveau soutien à ceux qui en ont le plus besoin en doublant le crédit pour la taxe sur les produits et services (TPS) pour six mois; des centaines de dollars seront bientôt versés dans les comptes bancaires de 11 millions de personnes et de familles pour les aider à payer leurs factures.

Nous offrons des mesures d'allègement de l'inflation ciblée, parce que c'est la chose à faire.

Mais nous ne pouvons plus soutenir chaque Canadien comme nous l'avons fait avec les mesures d'urgence au plus fort de la pandémie.

Une telle démarche forcerait la Banque du Canada à augmenter les taux d'intérêt encore plus. La vie deviendrait plus chère pour tout le monde, pendant plus longtemps.

Alors, pendant que la banque centrale lutte contre l'inflation, nous ne compliquerons pas son travail.

Le Canada affiche les plus faibles ratios de la dette nette au PIB et du déficit au PIB parmi les pays du G7. Dans notre budget d'avril, alors que l'inflation était élevée au Canada et partout dans le monde et continuait d'augmenter, nous savions que nous devions adopter une attitude responsable sur le plan financier – et nous l'avons fait.

Dans le budget, nous nous étions engagés à ramener le déficit à un peu plus de 52 milliards de dollars cette année. Aujourd'hui, nous prévoyons qu'il se situera à un peu plus de 36 milliards de dollars – une baisse de plus de 30 %.

La raison essentielle, c'est que les dépenses que nous avons engagées pour lutter contre la pandémie ont fonctionné. Le Canada entre dans cette période de ralentissement de l'économie mondiale dans une position de force économique fondamentale.

On compte aujourd'hui 400 000 Canadiens de plus sur le marché du travail qu'avant la pandémie. Jusqu'à présent cette année, notre croissance économique a été la plus forte du G7. Plus forte que celle des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Italie, de l'Allemagne, de la France ou du Japon.

Grâce à ce rendement économique enviable, nous sommes en mesure d'apporter un soutien ciblé aux plus vulnérables, tout en réduisant notre déficit.

Nous serons en mesure d'investir dans l'économie canadienne et d'être là pour les Canadiens qui en ont le plus besoin, parce que nous avons été prudents en avril et parce que nous sommes prudents aujourd'hui.

Nous sommes parés.

C'est pourquoi nous pouvons tous croire avec confiance que nous surmonterons ce prochain ralentissement, tout comme nous avons surmonté ces difficiles deux dernières années et demie.

Lorsque nous aurons surmonté cette épreuve, tout en préservant nos forces économiques fondamentales, et que la récession causée par la pandémie sera derrière nous, aucun pays au monde ne sera mieux placé que le Canada pour prospérer dans une économie mondiale post-pandémie.

Nous cultivons des aliments pour nourrir la planète et nous extrayons la potasse dont les agriculteurs d'ici et d'ailleurs ont besoin pour cultiver les leurs. Nous avons les minéraux et les métaux critiques qui sont essentiels pour tout, des piles pour téléphones cellulaires aux appareils électroménagers et aux voitures électriques.

Nous avons les ressources naturelles pour alimenter la transition mondiale vers la carboneutralité et pour contribuer à la sécurité énergétique de nos alliés au fur et à mesure que la transition s'accélère.

Et, ce qui est essentiel, c'est que le Canada est la démocratie qui possède toutes ces ressources en abondance.

L'économie mondiale se trouve maintenant à un tournant important. Nous entrons dans une ère de déplacement de la production dans des pays alliés – une époque où nos partenaires démocratiques et leurs plus importantes entreprises cherchent à délaisser les dictatures au profit des démocraties pour leur dépendance.

C'est pourquoi le premier ministre et le chancelier Scholz ont signé à Terre-Neuve une entente afin que l'Allemagne achète de l'hydrogène canadien.

C'est pourquoi les États-Unis sont passés d'une politique favorisant l'achat de produits américains à une politique favorisant l'achat de produits nord-américains en ce qui a trait aux minéraux critiques et aux véhicules électriques.

Et c'est pourquoi notre ministre de l'Industrie a signé des accords avec des constructeurs d'automobiles et des fabricants de batteries mondiaux et que notre ministre des Ressources naturelles fait la promotion des minéraux critiques du Canada auprès du monde entier.

Parce que les Canadiens peuvent construire les véhicules électriques de demain. Les Canadiens peuvent produire les minéraux critiques dont dépendent ces véhicules, nos téléphones et nos ordinateurs.

Et les travailleurs canadiens de l'énergie peuvent aider le Canada à devenir le principal fournisseur d'énergie dans un monde carboneutre.

Nos alliés comptent sur nous. C'est une bonne nouvelle pour les Canadiens, parce que le gouvernement croit que ce changement en cours représente l'opportunité la plus importante pour les travailleurs canadiens et les entreprises canadiennes depuis une génération.

Les investissements annoncés dans le budget d'avril visaient à saisir cette occasion. Et c'est également ce que visent les investissements du présent Énoncé économique de l'automne.

Grâce à des crédits d'impôt à l'investissement importants dans les technologies propres et l'hydrogène propre, il sera plus attrayant pour les entreprises du Canada d'investir dans la technologie et de produire l'énergie qui contribuera à alimenter une économie mondiale carboneutre.

Avec le lancement du nouveau Fonds de croissance du Canada, nous contribuerons à attirer les milliards de dollars de nouveaux capitaux privés nécessaires pour lutter contre les changements climatiques et créer de bons emplois en même temps.

Qu'il s'agisse des minéraux critiques, des ports ou de l'énergie propre, nous continuerons à faciliter l'investissement des entreprises dans des projets importants au Canada – des projets auxquels les peuples autochtones participeront véritablement, des projets qui créeront de bons emplois et des projets qui stimuleront l'économie.

Nous continuerons d'investir dans la lutte contre le problème de productivité qui est le talon d'Achille économique du Canada.

Nous continuerons d'investir pour faire en sorte que les Canadiens aient les compétences dont ils ont besoin pour décrocher des emplois bien rémunérés, et nous continuerons d'apporter au Canada davantage de ces travailleurs qualifiés dont notre économie en pleine croissance a besoin dans un monde en évolution.

Mais nous savons que ces investissements ne sont qu'un versement initial sur le travail à venir.

Ainsi, dans les mois à venir, nous continuerons de travailler assidûment pour que le Canada soit pour les entreprises le meilleur endroit au monde où investir et créer des emplois bien rémunérés.

Maintenant, ces investissements – ceux que nous faisons aujourd'hui et ceux que nous continuerons de faire – seront essentiels à l'avenir de l'économie canadienne.

Ils contribueront à faire du Canada un chef de file dans les industries de demain. Ils aideront à bâtir une économie qui fonctionne pour tous et un pays plus durable et plus prospère pour les générations à venir.

Mais ce qui importe le plus, c'est ce que ces investissements signifient pour les Canadiens.

Si vous travaillez dans le secteur de l'énergie en Alberta, les investissements dans les énergies renouvelables signifient qu'il y aura encore des emplois bien rémunérés pour vous et vos enfants.

Si vous êtes un jeune couple à Vancouver, l'augmentation du nombre de travailleurs dans les métiers de la construction signifie des maisons plus abordables pour votre nouvelle famille.

Si vous travaillez dans l'industrie de l'automobile à Windsor, le leadership du Canada dans la construction de véhicules électriques signifie que vous pouvez construire la prochaine génération des voitures qui ont propulsé notre économie pendant plus d'un siècle.

Les travailleurs canadiens savent à quel point notre filet de sécurité sociale est important, et c'est pourquoi le gouvernement n'épuisera jamais les cotisations qui maintiennent l'assurance-emploi et le Régime de pensions du Canada en vigueur.

Et les travailleurs canadiens savent à quel point la formation est importante pour les préparer à occuper des emplois précieux et bien rémunérés. Nous investissons également dans la formation.

Mais les travailleurs canadiens savent aussi que la chose la plus importante est un emploi stable et bien rémunéré; il s'agit de faire un travail dont vous pouvez être fiers avec des gens qui vous respectent, vous et vos compétences.

C'est pourquoi notre principal objectif économique pendant la pandémie était de préserver les emplois des Canadiens.

Et c'est pourquoi aujourd'hui, les travailleurs canadiens ont besoin d'un gouvernement doté d'une véritable politique industrielle robuste; un gouvernement qui s'engage à investir dans la transition vers la carboneutralité, à attirer de nouveaux capitaux privés et à favoriser la création d'emplois bien rémunérés d'un océan à l'autre.

C'est exactement ce que nous faisons.

En 1903, le premier ministre Laurier a pris la parole à la Chambre et s'est exprimé ainsi :

[Traduction]« Le temps n'est pas aux délibérations, mais à l'action […] Nous ne pouvons pas attendre, parce que le temps, lui, n'attend pas; nous ne pouvons pas attendre parce qu'en ces jours de développement merveilleux, le temps perdu est doublement perdu.

« Nous ne pouvons pas attendre, parce que les conditions de notre vie nationale se transforment en ce moment. Il serait fou de l'ignorer et criminel de le négliger. »
Sir Wilfrid Laurier
Premier Ministre de Canada

Il parlait alors du chemin de fer transcontinental, qui reliait le Canada et l'économie canadienne d'est en ouest, et qui a permis d'ouvrir une nouvelle ère de croissance et de prospérité pour la population d'un pays en croissance.

Ce projet, à l'instar de Laurier, n'était pas parfait. La prospérité et les possibilités qu'il a créées n'ont pas été partagées également – avec les peuples autochtones, les femmes et les nouveaux Canadiens.

Mais le message qu'il a lancé à ce moment-là en est un que nous devrions écouter aujourd'hui.

Au tournant du siècle dernier, Laurier et une génération d'hommes d'État canadiens ont compris que le Canada était à un tournant, et que nous pouvions saisir cette occasion, ou risquer d'être balayés par le destin manifeste de dirigeants plus ambitieux.

Aujourd'hui, nous sommes également à un moment charnière.

La transition vers la carboneutralité exige une transformation industrielle d'une ampleur comparable à celle de la Révolution industrielle elle-même, et le Canada a la chance d'avoir les gens talentueux, les matières premières et les industries nécessaires à cette transformation.

Et l'invasion illégale de l'Ukraine par Poutine a transformé la géopolitique, ce qui a montré encore plus à nos alliés l'intérêt de se tourner les uns vers les autres – vers nous – pour obtenir les éléments les plus critiques de leurs chaînes d'approvisionnement.

Ensemble, ces deux grandes transformations représentent l'occasion d'une génération de bâtir une économie canadienne prospère et durable.

Nous pouvons diriger l'économie mondiale d'une manière qui dépasse de loin notre empreinte en tant que pays d'à peine 39 millions d'habitants.

Nous pouvons mener la lutte contre les changements climatiques, et nous pouvons le faire d'une manière qui crée de bons emplois et de nouvelles entreprises pour les Canadiens d'un océan à l'autre.

Nous pouvons construire des maisons abordables et offrir des services de garde d'enfants abordables, ce qui aidera notre économie à croître et rendra la vie plus abordable pour les Canadiens de la classe moyenne.

Et nous pouvons faire en sorte que toutes les personnes dans ce pays puissent profiter de la prospérité que l'avenir peut apporter.

C'est l'avenir que nous pouvons nous offrir et offrir à nos enfants.

Mais nous ne pouvons pas attendre, parce que le temps, lui, n'attend pas. En ces jours de développement merveilleux, le temps perdu est doublement perdu.

Je sais que nous traversons une période difficile. Le vent du nord souffle.

Mais nous avons une maison bien construite, coiffée d'un toit solide, et nous avons survécu à des hivers bien plus rigoureux auparavant.

Et tout comme l'automne cède la place à l'hiver, l'hiver aussi cèdera la place au printemps.

Des jours plus doux nous attendent, et nous y arriverons ensemble.

En bâtissant une économie qui fonctionne pour tous.

En bâtissant un Canada où chacun a accès à un bon emploi qui lui permettra de gagner un revenu décent pour un travail honnête.

Et en bâtissant un Canada où personne n'est laissé pour compte.

L’honorable Chrystia Freeland, C.P., députée
Vice-première ministre et ministre des Finances

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