Transcription : Le ministre Morneau tient une activité en direct sur Facebook à Halifax – le 11 janvier 2016



DATE: Le 11 janvier 2016, à 15 h (heure de l’Atlantique)

ENDROIT: Kenneth C. Rowe Management Building, Room 1020, 6100 University Avenue, Halifax, NS

PRINCIPAUX: Bill Morneau, ministre des Finances

Andy Fillmore, député de Halifax et modérateur

M. Richard Florizone, président, Université Dalhousie

Ally, modératrice des questions sur Facebook

SUJET: Le ministre des Finances, Bill Morneau, organise une séance de discussion ouverte avec les étudiants à l’Université Dalhousie au cours d’un événement en direct sur Facebook.

Andy Fillmore : Je m’appelle Andy Fillmore. Je suis député ici à Halifax. Et, cet après-midi, comme vous avez pu vous en rendre compte, nous tenons une séance de discussion ouverte en direct sur Facebook. Et nous sommes très heureux que toutes les personnes présentes dans la salle et sur Internet aient pu se joindre à nous aujourd’hui; nous nous attendons à un dialogue enrichissant. Pour vous souhaiter la bienvenue comme il se doit, j’aimerais céder la parole à M. Richard Florizone, le président de l’Université Dalhousie.

(Applaudissements)

M. Richard Florizone : Merci beaucoup, Andy. Et merci à vous d’être ici, Monsieur le Ministre Morneau. Bienvenue au campus de Dal. Quelle joie de voir que tant de gens participent à l’événement d’aujourd’hui; cela illustre bien à quel point notre campus est engagé. Nous nous vantons parfois de Dal en affirmant que nous comptons plus de chefs de file consciencieux que toute autre grande université du pays. Ce sont des étudiants qui entrevoient leurs études avec beaucoup de sérieux, mais qui veulent aussi changer les choses dans le monde, et c’est un exemple qui illustre pourquoi ils sont ici aujourd’hui.

Pour ceux d’entre vous qui ne me connaissent pas, je m’appelle Richard Florizone et je suis le 11e président de Dal. C’est avec plaisir que je vais présenter très brièvement nos invités d’aujourd’hui. Vous avez entendu Andy Fillmore, qui est le député de Halifax. Bienvenue, Andy. Il est ici pour animer la discussion d’aujourd’hui. Nous sommes très chanceux qu’Andy représente Halifax. Il apporte une grande expérience à titre de planificateur et de concepteur urbain de métier. Il a aussi été un bâtisseur communautaire et un leader dans les secteurs universitaire, public et privé. Alors, bienvenue, Andy. Plus récemment, il a été vice-président de la planification et de l’aménagement à la société Waterfront Development Corporation de Halifax, où il a dirigé la planification et l’aménagement d’une grande initiative d’usage mixte de l’espace public dans le secteur riverain. Je suis également fier de dire qu’Andy est un ancien de Dal. Bon, bienvenue encore, Andy.

(Applaudissements)

Et maintenant, notre principal invité d’aujourd’hui. Nous sommes très heureux d’accueillir l’honorable Bill Morneau, ministre des Finances et député de Toronto–Centre. Le ministre Morneau est une personnalité très accomplie du monde des affaires. En 1990, il a assumé la direction de l’entreprise familiale, Morneau Shepell, qui est une société de consultation et de ressources humaines, et il lui a fait connaître une croissance tout à fait spectaculaire. Sous sa direction, je crois bien que l’entreprise est passée de 200 à plus de 3 300 employés partout au Canada; tout un accomplissement, donc.

Et maintenant, penchons-nous sur quelques-unes de ses réalisations. En tant que membre du Conseil consultatif sur la retraite du gouvernement ontarien, il a démontré son expertise en matière de régimes de retraite, et en 2012, il a été nommé conseiller auprès du ministre ontarien des Finances pour les investissements en matière de retraite. En 2002, le ministre Morneau a été nommé l’un des 40 meilleurs leaders de moins de 40 ans au Canada, une belle marque de reconnaissance de son leadership en affaires et au sein de la collectivité. Il a co-écrit un livre intitulé The Real Retirement, en plus de nombreux articles portant sur des questions liées à la politique publique. Le ministre Morneau est titulaire d’un baccalauréat ès arts de l’Université Western, d’une maîtrise ès sciences de la London School of Economics et d’une maîtrise en administration des affaires de l’INSEAD.

Sur une note personnelle, permettez-moi d’ajouter que j’ai eu l’occasion de rencontrer le ministre Morneau pour la première fois en 2013, lorsqu’il était de passage à l’occasion d’une réunion régionale sur les régimes de retraite. Et je tiens à dire qu’à l’époque, il envisageait de se présenter aux élections, et j’avais été vraiment frappé par la passion avec laquelle il avait parlé de la fonction publique. Alors, mesdames et messieurs, veuillez tout comme moi souhaiter la bienvenue au député Andy Fillmore et à l’honorable ministre Bill Morneau.

(Applaudissements)

L’honorable Bill Morneau : En ai-je besoin maintenant?

Homme non identifié : Non.

L’honorable Bill Morneau : Je ne crois pas – c’est –

Homme non identifié : (Paroles entrecoupées)

L’honorable Bill Morneau : C’est tout à vous.

M. Richard Florizone : C’est à moi, Monsieur le Ministre.

L’honorable Bill Morneau : D’accord, vous pouvez l’avoir. J’ai ceci. Et je peux m’asseoir, en plus. Alors, tout d’abord, je tiens simplement à affirmer, Richard, qu’il fait bon d’être ici. Je suis vraiment ravi d’être ici à Dalhousie.

Et pour ceux d’entre vous qui se joignent à nous sur Facebook, bienvenue. Nous allons parler ici dans la salle, mais aussi on va avoir des questions sur Facebook pendant notre rencontre ici aujourd’hui.

Donc, pour en revenir aux personnes présentes dans la salle, c’est vraiment formidable d’être ici. Je suis ici, comme vous l’avez peut-être entendu dire, dans le cadre de ce que nous appelons des consultations prébudgétaires. Nous allons donc traverser le pays cette semaine. Et quand je dis « nous », je m’inclus moi-même : je vais littéralement commencer ici à Halifax, je vais me rendre à Montréal demain, puis à Toronto mercredi, à Winnipeg jeudi, à Calgary vendredi et à Vancouver samedi. Je suis fatigué rien qu’en y parlant. Et quant à mon secrétaire parlementaire, François-Philippe Champagne, il fait un genre de tournée semblable, quoiqu’il commence, je crois, à Moncton, n’est-ce pas? Et il se rend à d’autres endroits, mais je ne peux pas me souvenir de tout. Si je n’arrête pas de me bourrer le crâne, je vais finir par oublier l’anniversaire de mes enfants.

Alors, tout s’est très bien passé jusqu’à présent. Laissez-moi vous parler un peu des consultations prébudgétaires. Au cas où vous penseriez que l’on mène une vie de vedette en travaillant pour le gouvernement fédéral, je vais vous dire comment tout a commencé. Donc, jeudi dernier était le tout premier jour des consultations. Nous avons organisé une séance Google Hangout pour les étudiants des universités, et des étudiants universitaires de huit campus de partout au pays se sont joints à une séance Google Hangout. Et en ce tout premier jour, il y a eu un pépin technique. Cela fonctionnait pour les campus, mais aucun des journalistes ne pouvait se joindre à la séance. Nous nous sommes donc dépêchés par la suite de trouver une façon de faire parvenir l’information aux journalistes, et je crois qu’ils nous ont pardonné. Mais ils ne vont pas nous pardonner beaucoup d’autres fois encore si ce type de situation continue de se produire. Et puis, le lendemain, nous avons commencé nos activités sur Facebook – j’étais censé prononcer un court message sur Facebook. Et ceux qui l’ont regardé ont constaté qu’aucun son n’était associé au message, ce qui vous savez – constitue le problème numéro deux.

Et puis, aujourd’hui, nous avons commencé notre journée à l’hôtel Westin, et, à mon réveil vers 5 h 15, je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas d’électricité dans l’hôtel. Ainsi, notre réunion matinale, qui devait avoir lieu en déjeunant, n’a évidemment pas eu lieu parce que je n’avais vraiment aucun moyen de trouver mes vêtements dans le noir. Et puis nous avons tenu une séance de consultation avec certains dirigeants de petites entreprises. Et, sans blague, nous étions environ 20 personnes dans une salle avec des chandelles sur la table devant nous tous. Ce fut donc la première consultation prébudgétaire aux chandelles de l’histoire du Canada. C’était donc excitant. Et nous venons de dîner alors qu’il n’y avait pas d’électricité dans l’hôtel. Je crois qu’un traiteur a alors apporté de la nourriture, et il y avait des lumières qui étaient en quelque sorte bricolées sur place. Donc, si tout se passe bien dans la prochaine heure, ce sera un succès retentissant non seulement en général, mais aussi, plus précisément, par rapport aux progrès que nous avons accomplis jusqu’à présent. Voilà donc où nous en sommes.

Je suis donc ici pour vous écouter. Nous essayons d’avoir une idée des priorités auxquelles, selon les Canadiennes et des Canadiens, nous devrions songer dans notre budget. La discussion n’est pas très ouverte, toutefois, parce que, bien entendu, nous venons de gagner les élections le 19 octobre, et nous les avons gagnées grâce à un programme électoral qui comportait des mesures visant à nous attaquer à la situation économique difficile à laquelle le Canada est confronté, notamment. Nous avons beaucoup parlé de la nécessité de réaliser d’importants investissements dans le pays pour faire face à la faiblesse de la croissance. Nous sortons donc d’une période où la croissance a été faible. Nous faisons maintenant face à une économie qui, en raison de la faiblesse des prix du pétrole et du ralentissement économique mondiale, nous présente des défis.

Notre plan consiste à investir massivement dans l’économie pour affronter cette conjoncture. Notre plan consiste aussi à investir dans les gens. Nous avons lancé la mise en œuvre de ce plan en réduisant les impôts. Au mois de décembre dernier, nous avons annoncé aux Canadiens que nous allions réduire les impôts de la classe moyenne, et c’est ce que nous avons fait. Ainsi, les gens qui gagnent entre 45 000 $ et 200 000 $ environ bénéficieront d’une baisse d’impôt en raison de cette annonce. Et nous allons annoncer, dans notre prochain budget, l’une des principales initiatives de notre programme – dont nous avons parlé au cours de notre campagne, qui était d’instaurer une Allocation canadienne pour enfants qui aura un effet important dans la vie des Canadiens, qui, dans de nombreux cas, peinent à joindre les deux bouts. Cette mesure permettra d’augmenter les prestations de neuf familles canadiennes sur dix qui ont des enfants. Elle fera sortir de la pauvreté des centaines de milliers d’enfants canadiens. Nous avons donc des projets importants qui, selon nous, amélioreront la vie des Canadiens, tout en nous aidant à faire croître l’économie à court terme. Nous avons aussi des plans pour investir dans l’économie à l’avenir.

Ainsi, aujourd’hui, l’objectif est d’écouter ce que vous avez à dire. Que pensez-vous que nos priorités devraient être? Pourquoi devrions-nous faire une chose plutôt qu’une autre? Si vous deviez prioriser les mesures que nous avons annoncées, dans quel ordre les placeriez-vous? Si vous avez des idées précises qui ne faisaient peut-être pas partie de notre programme, faites-le-nous savoir. En effet, nous ne pensons pas seulement à notre budget de 2016; nous pensons aussi à la situation dans son ensemble – au dîner, j’ai dit que c’était 12 ans, mais je voulais en fait dire 16 ans de gouvernement libéral qui vous attendent. Alors, j’aimerais que vous nous aidiez à y songer, puisque nous allons réfléchir aux politiques qui peuvent stimuler la croissance, qui peuvent faire du Canada un endroit meilleur pour les Canadiens, et vous pouvez faire partie de cette initiative. Mais vous pouvez seulement en faire partie si vous nous dites ce que vous pensez. D’où ma présence ici.

Aujourd’hui, nous avons l’intention de prendre vos questions dans la salle, et aussi d’en prendre sur Facebook, lesquelles, j’ai cru comprendre, nous serons acheminées d’une manière ou d’une autre. Donc, sur ce, je cède la parole à Andy, qui est – je suppose, notre modérateur.

Andy Fillmore : Facilitateur, modérateur.

L’honorable Bill Morneau : Maître de cérémonie.

Andy Fillmore : Ouais, ouais. Je réponds à tous ces titres, et quelques autres encore.

L’hon. Bill Morneau: Pour les francophones, il est le grand manitou aujourd’hui.

Andy Fillmore : Merci beaucoup. Merci aussi d’avoir donné le ton pour la salle. Et je tiens simplement à insister sur l’argument de l’engagement et des consultations. Ce gouvernement croit fermement qu’il faut faire participer les Canadiens aux décisions qui ont une incidence sur leur vie à l’aide d’un engagement profond et authentique, et c’est précisément ce que vise la tournée du ministre. De plus, pour souligner davantage cet argument, je tenais simplement à m’assurer que vous comprenez que Darren Fisher, le député de Dartmouth–Cole Harbour, est ici, ainsi que Sean Fraser, de Nova–Centre; et j’ai vu Darrell Samson, de Sackville–Preston; et, bien entendu, le président du Conseil du Trésor, Scott Brison, du comté de Hants. Toutes ces personnes sont ici aujourd’hui pour vous écouter. Et cela témoigne en quelque sorte de notre intention de vous inclure tous dans les décisions à prendre. Je vais donc me lever et me retourner un peu pour vous voir, et, peut-être, me tenir avec vous. Le ministre a –

L’honorable Bill Morneau : Est-ce juste de dire que nous sommes à peu près de la même grandeur quand je suis assis et que vous êtes debout? Je le mentionne simplement. Bon.

Andy Fillmore : Ça, alors.

L’honorable Bill Morneau : Ouais.

Andy Fillmore : Et vous avez aussi une coupe de cheveux pour nous deux. Alors, le ministre a commencé par des déclarations intéressantes sur la trajectoire qu’il aimerait que l’économie emprunte et sur certains des outils à notre disposition. Est-ce que quelqu’un aimerait l’interroger à ce sujet, ou y a-t-il autre chose qui n’a peut-être pas été mentionné, histoire de lancer la conversation d’aujourd’hui? Ouais, ici à l’arrière. Je vais vous apporter le microphone pour que les gens qui nous regardent par voie électronique puissent entendre votre question.

Membre du public : Bon, lorsque le premier ministre Trudeau a été assermenté pour la première fois, il a dit qu’il voulait garder le même taux d’imposition des sociétés. Mais, étant donné que la croissance est morose en ce moment, et vu les économies qui ont été tirées du taux d’imposition actuel, est-ce qu’on ne devrait pas l’augmenter pour – désolé, je suis un peu nerveux. Ne devrait-on pas l’augmenter pour contrer la faible croissance d’en ce moment, et aussi pour tenir compte de... Je suis vraiment désolé.

L’honorable Bill Morneau : Ça va. J’ai compris. Est-ce que je peux m’essayer?

Membre du public : Ouais, d’accord.

L’honorable Bill Morneau : Je –

Membre du public : Remy.

Andy Fillmore : Remy. Merci, Remy.

L’honorable Bill Morneau : Premièrement, je comprends parfaitement la question; vous savez, je l’ai entendue à de nombreuses reprises au cours de mes déplacements des derniers mois, c’est-à-dire : face à un contexte économique vraiment difficile, ne devrions-nous pas repenser des éléments de notre plan qui pourraient avoir des effets positifs ou négatifs auxquels nous n’avions pas pensé? La question est donc très raisonnable. Comme je l’ai mentionné, nous faisons face à une situation où les prix du pétrole sont plus bas que prévu dans le budget de 2015. Ils sont plus bas qu’en octobre, quand nous sommes arrivés au pouvoir. Ils sont plus bas qu’ils l’étaient quand nous avons annoncé notre Mise à jour économique et budgétaire, au mois de décembre dernier. Et, quand il s’agit des prix du pétrole, il se passe beaucoup de choses. Il y a moins d’investissement au Canada, et, comme nous l’avons constaté, notre dollar perd de la valeur. Alors, oui, le contexte évolue.

La bonne nouvelle toutefois, c’est que nous avons un plan pour faire croître l’économie, et nous l’avons déjà entamé. Le plan pour faire croître l’économie consiste à trouver des moyens de stimuler la croissance à moyen et à long terme. Donc, à court terme, il consistera, comme je l’ai dit, à réduie les impôts, ce que nous avons fait. Cela va permettre d’injecter de l’argent dans l’économie. Nous allons instaurer l’Allocation canadienne pour enfants. Cela va donner plus d’argent aux personnes qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts, et cet argent sera lui aussi injecté dans l’économie. Nous allons investir dans l’infrastructure – certains de ces investissements seront rapidement intégrés à l’économie dans le cas des projets qui sont réellement en mesure d’augmenter notre productivité à long terme, et qui sont prêts. Et d’autres grands projets pourraient prendre un peu plus de temps, mais ils nous aideront à assurer la croissance de l’économie.

Donc, le critère que nous allons utiliser pour réfléchir à nos initiatives est le suivant : est-ce qu’il favorise la croissance de l’économie? Et, en ce qui concerne celui en particulier auquel vous faites allusion dans votre question, nous ne pensons pas en fait que cela nous aiderait à faire croître l’économie, alors cela ne figure pas dans notre liste de choses à faire. Et c’est la raison pour laquelle le premier ministre a dit que c’était notre position vis-à-vis cette question en particulier. Cette semaine, je vais écouter toutes les idées en vue de réfléchir aux mesures que nous pouvons prendre dès maintenant dans le budget de 2016, et à celles que nous pouvons envisager de prendre à plus long terme. Et ces mesures seront superposées aux façons dont nous pouvons aider à stimuler notre économie pour les personnes dans cette salle, des personnes qui, vous le savez, en sont peut-être à leur première année, peut-être leur quatrième année, et qui se demandent quel genre d’emploi formidable elles occuperont dans, vous savez, 12 mois ou 36 mois. Et c’est notre travail. Notre travail est de faire croître l’économie, de créer les futurs emplois formidables des personnes dans la salle, et nous croyons que cela sera possible en investissant dans les genres de choses qui nous rendent plus productifs.

Andy Fillmore : Merci pour la question, Remy, et pour la réponse, Monsieur le Ministre. Je suis ici à 10 h pour vous. Voilà. Ça y est. Et j’ai Nick ici avec une question.

Membre du public : Bonjour, Monsieur le Ministre. Nick Langley, de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante en Nouvelle-Écosse. Nous représentons 5 200 petites entreprises dans la province.

L’honorable Bill Morneau : Je savais que ce n’était pas un étudiant quand je vous ai vu avec une cravate.

Membre du public : Mais j’ai une belle couleur de cravate, par contre.

L’honorable Bill Morneau : Ouais, d’accord. Voilà.

Membre du public : J’ai aimé votre réponse précédente. Bien sûr, les réalités budgétaires changent tout le temps. Et je sais que le programme de votre parti était axé sur le Régime de pensions du Canada, en examinant les cotisations obligatoires. Toutefois, vu la fragilité de notre économie, votre gouvernement est-il ouvert à la possibilité des cotisations volontaires pour tenir compte des défis que doivent relever les petites entreprises, afin de favoriser la croissance de notre économie durant cette phase?

L’honorable Bill Morneau : Eh bien, merci. Vous savez, l’une des questions sur lesquelles nous avons fait campagne était l’engagement d’examiner des moyens de bonifier le Régime de pensions du Canada. C’était un engagement clair en ce qui nous concerne. Nous croyons que les Canadiens, surtout ceux de votre âge et, peut-être, de dix ou vingt ans plus âgés que vous, n’épargnent pas assez pour la retraite. Alors, en ce qui nous concerne, nous croyons que la bonification du Régime de pensions du Canada est la bonne chose à faire. Nous en avons parlé avec les ministres des Finances provinciaux à notre réunion de décembre. Nous en sommes venus à la conclusion que nous allions prendre l’année 2016 pour parler de façons dont nous pourrions nous y prendre. Nous allons parler des moyens que nous pouvons prendre pour mettre en place une approche qui serait instaurée progressivement et entièrement capitalisée en vue de bonifier le Régime de pensions du Canada. C’est notre intention, et c’est ce que nous nous efforcerons de faire. Nous pensons que c’est la bonne chose à faire à long terme pour faire en sorte que nous puissions prendre notre retraite dans la dignité et avoir assez d’épargne pour le faire.

Andy Fillmore : D’accord. Merci. Nous allons prendre une question de Michael ici, puis je pense que nous allons passer à Ally pour une question de quelqu’un sur Facebook. Ensuite, nous reviendrons à la salle, d’accord? Voici Michael.

Membre du public : Merci, Monsieur le Ministre. J’ai aimé votre discours, ce beau nouveau discours, et j’ai des questions qui s’y rapportent. Et puisque, dans votre discours, vous avez mentionné des enjeux actuels au Canada, soit le vieillissement de la population et la productivité du travail, ma question est la suivante : à part le fait d’utiliser de l’argent pour régler ces questions, le gouvernement fédéral a-t-il d’autres plans pour atteindre l’objectif du vrai changement, comme l’a mentionné notre ministre? Merci.

L’hon. Bill Morneau : Je vous remercie. Donc, pendant le discours cet après-midi, pendant le dîner, j’ai parlé de quelques enjeux, comme vous l’avez mentionné. J’ai parlé de quelques-uns des défis auxquels nous sommes confrontés en ce qui concerne le vieillissement de la population au Canada. Nous avons donc une situation au Canada où notre population vieillit, comme vous le savez, et nous allons nous trouver dans une situation plus difficile à cet égard que la plupart des autres pays du G-7. Nous vieillissons plus rapidement. Cela soulève donc une question. Celle-ci est liée à la question concernant la participation de la population active. Donc, en raison d’une économie vieillissante, nous nous retrouvons avec une plus faible participation de la population active au fur et à mesure que des personnes se retirent de l’économie, un moins grand nombre de personnes qui travaillent pour soutenir un plus grand nombre de personnes qui se fient aux personnes qui travaillent. Cela pose donc un réel problème.

Par conséquent, dans le discours, j’ai parlé de la nécessité d’examiner des façons nous permettant d’améliorer la productivité de notre population active. Donc, si le nombre de personnes qui travaillent diminue, nous devons penser à des façons de faire en sorte que ces personnes soient plus productives. Et nous avons parlé de quelques-unes des façons d’y parvenir. Faire des investissements, donc avoir recours à des fonds fédéraux, peut très certainement apporter une contribution positive, car nous pouvons effectivement créer certaines possibilités économiques visant à amener les gens à se trouver du travail. Cependant, nous devons en faire plus. J’ai donc parlé d’une orientation axée sur le commerce, de trouver une façon de s’assurer que nous créons des possibilités pour permettre à nos entreprises de prendre de l’expansion dans des marchés plus importants. Nous avons parlé du besoin de faire en sorte que nous demeurons novateurs, nous devons donc penser à des façons nous permettant de stimuler l’innovation et les dépenses de recherche et développement pour les entreprises de partout au pays.

Par conséquent, nous adopterons des approches multiples en vue de réfléchir à la façon dont nous pouvons améliorer la productivité de notre population active, et nous réfléchirons très certainement aux façons d’accroître la participation de la population active en nous penchant, vous savez, sur les raisons pour lesquelles les Autochtones, les nouveaux immigrants, les femmes et les personnes handicapées ont un plus faible taux d’activité, et sur la manière d’améliorer cela. Il s’agit de l’un de nos principaux points à l’ordre du jour afin de s’intéresser à la façon dont nous pouvons contribuer à rendre l’économie plus productive.

Ally : Nous allons maintenant nous tourner vers une question en provenance de Facebook, nous sommes donc en direct et nous acceptons les questions en français et en anglais. Voici donc une question en français sur l’état de l’économie.

Le prix du pétrole baisse. Le dollar vaut environ 70 cents. Il y a des marchés du travail qui en souffrent. Qu’entendez-vous faire de votre budget pour encourager l’économie à (inaudible)?

L’hon. Bill Morneau: Donc j’espère qu’il y a au moins une personne ici qui parle français. Oui. Voilà, voilà. Okay. La bonne nouvelle est que nous avons un plan pour faire croître l’économie et nous l’avons déjà annoncé. C’est vrai que notre situation économique est plus difficile que prévu. Le prix du pétrole est plus bas que prévu. Le niveau de croissance économique mondiale est plus bas que prévu. Et dans cet environnement, c’est très important de faire des investissements. C’est pour ça que nous avons décidé d’avoir nos politiques sur le sujet de l’investissement, investissements en infrastructure, mais aussi en même temps de faire des investissements dans les peuples du Canada. Donc nous avons réduit les impôts pour la classe moyenne. Et ensuite, dans le prochain budget, comme je vous ai dit, nous allons introduire notre Allocation canadienne pour enfants. Et avec les mesures comme ça, nous sommes certains, nous sommes optimistes que nous allons avoir un niveau de croissance économique meilleur. Merci.

Andy Fillmore: Merci beaucoup. Nous avons ici une question de John, dans la première rangée.

L’hon. Bill Morneau : Que dit l’insigne que vous portez?

Membre du public : Il est écrit « Des bourses, pas des prêts ». Je m’appelle John Petten (ph). Je suis membre du Dal Student Union. Je suis ici pour vous poser une question à propos des études postsecondaires et de l’accès à celles-ci. Comme vous le savez, l’accès aux études postsecondaires est très important pour permettre aux personnes de bâtir leur avenir et, effectivement, de contribuer à la croissance de l’économie, et bien d’autres avantages. Je souhaite donc vous parler de deux choses. L’une d’entre elles concerne le programme de bourses et les efforts afin de combler l’écart en matière d’éducation chez les étudiants des Premières nations et les étudiants autochtones. Donc, votre partie, pendant les élections, a pris un engagement d’une somme supplémentaire de 750 millions de dollars par année pour le programme de bourses calculées en fonction des besoins en transférant de l’argent de certains crédits d’impôt pour les manuels et les études. En outre, l’élimination du plafond de 2 % à l’égard du financement pour le Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire, qui finance les études d’étudiants autochtones, en plus d’y ajouter 50 millions de dollars supplémentaires. Je tiens à dire que c’est quelque chose qui est très positif et que c’est un sujet que les étudiants ont défendu au niveau fédéral depuis longtemps, et j’espère simplement que vous avez l’intention de donner suite à cette promesse, car ces mesures sont très solides.

L’hon. Bill Morneau : D’accord. Bien, je vous remercie. Je devrais probablement m’arrêter là.

(Rires)

En fait, pour ceux d’entre vous qui ne peuvent pas le voir, il a en face de lui notre programme électoral, je crois, n’est-ce pas? Bon, tenez-le en l’air pour permettre à tous de le voir. Oui. Donc, la réponse est que nous sommes partis en campagne avec des plans qui, nous croyons, engendreront des retombées positives pour ce pays. Nous ne nous sommes pas lancés dans une campagne politique pour des raisons d’opportunisme. Ce que vous voyez ici correspond à notre programme quant à la façon dont nous allons gouverner. Nous avons pris des engagements envers les Canadiens, et nous voulons respecter ces engagements. Ce que j’espère voir se produire cette semaine, c’est que des personnes nous diront ce qui est le plus important pour elles, ce qui est le moins important pour elles. Cela ne veut pas dire que nous n’allons pas donner suite à tous nos engagements, mais nous devons penser à la façon et au moment de le faire. Nos engagements visant à améliorer les résultats des Canadiens autochtones en matière d’éducation sont extrêmement importants pour nous. Nos engagements envers les étudiants en vue de leur rendre la vie plus facile, notamment pour ceux qui sont endettés après leurs études, sont aussi importants. Nous avons donc l’intention de tenir nos promesses. Je suis heureux que vous nous donniez une bonne note à l’égard de celles-ci. Aussi, je serais impatient de savoir si quiconque d’entre vous a des commentaires ou des conseils, même si vous ne voulez pas nous en faire part ici; vous pouvez nous écrire et nous faire part de vos points de vue, nous tentons d’en tenir compte, et c’est exactement l’objectif de cette semaine.

Andy Fillmore: Bien, sur ce, nous avons une autre question d’un étudiant. Voici Lance.

Membre du public : Bonjour, Monsieur le Ministre. Je suis étudiant ici, à Dal.

L’hon. Bill Morneau : D’accord.

Membre du public : Probablement l’un des plus jeunes.

(Rires)

J’aimerais également vous parler d’un segment de notre société qui est un facteur contributif, et je crois comprendre qu’on les appelle les baby-boomers. Certaines personnes croient que je corresponds à ce groupe. Je suis préoccupé par les soins de santé et je comprends pleinement que cela relève de la compétence des provinces, hormis le fait que le gouvernement fédéral transfère l’argent. Le budget de près du trois quarts de nos provinces est consacré à 50 % aux soins de santé. Je ne voudrais jamais voir notre système changer, mais quelque chose doit être fait. Nous vivons plus longtemps, nous sommes – des pilules. Les soins de santé représentent un énorme dossier qui accapare une part importante des budgets, dont le vôtre, au niveau fédéral. Nous – je veux dire « nos » – personne ne souhaite prendre parti et faire bouger les choses. Il faut aborder cette question. Cependant, je vous remercie de votre temps, Monsieur le Ministre, et je vous remercie de votre présence.

L’hon. Bill Morneau : Bien, avez-vous des suggestions? Avez-vous des idées que vous souhaitez mettre de l’avant?

Membre du public : J’aimerais réellement voir un programme national d’assurance-médicaments. Je crois que c’est indispensable. Le bon sens dit que vous pouvez effectuer davantage d’achats en lots, vous pouvez distribuer davantage. Je crois que nous devons nous pencher sur – nous avons trop de gens à l’échelle nationale – nous avons trop de médecins et de psychologues qui conduisent des taxis dans nos grandes villes. Nous devons accélérer les processus, ce qui une fois de plus nous ramène aux provinces, mais il s’agit de votre argent, de notre argent, des fonds fédéraux qui sont à l’horizon et on doit l’utiliser beaucoup plus. Nous vivons plus longtemps, Dieu merci. Regardez ce que je fais. Cependant, vous savez, je ne veux pas être un fardeau, mais nous commençons à le devenir. Ici, dans les provinces de l’Atlantique, nous avons des collectivités dont près de 80 % des membres sont âgés de plus de 65 ans.

L’hon. Bill Morneau : Mais c’est encore jeune, probablement. Vous (paroles entrecoupées).

Membre du public : Bien, j’ai 70 ans.

L’hon. Bill Morneau : Oui, d’accord.

Membre du public : Je vous remercie, Monsieur le Ministre.

L’hon. Bill Morneau : Bon, vous savez, je tiens à dire qu’il s’agit d’un enjeu critique pour notre pays. J’étais président du conseil d’administration de l’hôpital St. Michael’s à Toronto, l’un des grands hôpitaux d’enseignement à Toronto, un hôpital au centre-ville, où nous étions confrontés, vous savez, à des demandes très importantes à l’égard des fonds dont nous disposions. Et cela va se poursuivre. Je ne peux pas être en désaccord avec votre description de ce défi. Nous collaborerons avec les ministres provinciaux de la Santé. Il s’agit d’une compétence provinciale. Je ne cherche pas à éviter la question en disant cela. Toutefois, notre rôle consistera à tenter de travailler avec les ministres de la Santé afin de réfléchir à la façon de travailler en collaboration. Notre programme électoral comprend effectivement certains éléments qui sont importants à cet égard. Nous avons relevé des dépenses importantes dans les soins de santé à domicile qui, nous le croyons, peuvent améliorer la situation, notamment en ce qui a trait à ce défi démographique que vous nous présentez. Cependant, cela ne réglera très certainement pas la question à cet égard. Je sais, à la suite de ma première rencontre avec les ministres provinciaux des Finances, qu’il s’agira d’un enjeu sur lequel nous devrons collaborer.

Toutefois, nous avons également fait, comme je l’ai dit, des investissements importants – des engagements importants dans l’infrastructure, par exemple. Et certains de ces engagements auront effectivement une incidence sur la santé de notre population. Lorsque je me trouvais à l’hôpital St. Michael’s, lorsque les médecins s’adressaient à moi pour me dire quel serait le facteur déterminant le plus important en matière de santé, notamment pour cette population, la réponse était le logement. Nous avons pris un engagement important d’accroître le financement du logement à l’échelle du pays pour les personnes mal logées dans les grandes villes. Il s’agit donc d’une enveloppe globale et nous travaillerons de concert avec les provinces afin de réfléchir à la façon de mieux collaborer. Cela représente également un investissement important pour le fédéral, par l’intermédiaire du système de transferts, et cela représente évidemment un énorme défi pour les provinces. Je suis donc convaincu qu’il s’agira d’un sujet de discussion continu pendant toute la durée de notre mandat.

Andy Fillmore: Je vous remercie de cette question importante, Lance, et de votre réponse, Monsieur le Ministre. Je m’adresse rapidement à la salle, au fur et à la mesure que l’on pose des questions et qu’on y répond, n’hésitez pas à établir un contact visuel avec moi et je viendrai à vous, puis nous pourrons poursuivre. Mais, pour le moment, Monsieur le Ministre, nous avons une question de Maddy.

Membre du public : Je vous remercie, Monsieur le Ministre. Ce matin, j’ai été en mesure de me réveiller et ma fille de quatre ans a pu se brosser les dents avec de l’eau coulant du robinet ici, à Halifax. Je crois comprendre que les deux tiers des Premières nations ont été visés par au moins un avis d’ébullition d’eau entre 2004 et 2014. Donc, tout ce que nous disons ici est très important, mais je me demandais si, dans le budget, nous allons prendre des engagements concrets pour veiller à ce que tous les Canadiens puissent se réveiller avec de l’eau potable sûre, et que nous serons en mesure de soutenir les Premières nations de toutes les façons nécessaires, qu’il s’agisse de moyens financiers ou par l’intermédiaire de politiques, pour faire en sorte qu’il y ait de l’eau potable dans nos collectivités des Premières nations. Je vous remercie.

L’hon. Bill Morneau : Bien, je crois que nous devrions tous applaudir cette question.

(Applaudissements)

Je soupçonne que nous pouvons probablement tous convenir qu’il ne s’agit pas d’une situation acceptable au Canada à cette étape de notre développement. C’est très certainement ce que je crois. Nous avons pris certains engagements substantiels dans notre programme électoral concernant la façon de mieux interagir avec les collectivités autochtones partout au Canada. À cet égard, cela comprend manifestement une réflexion sur les résultats scolaires, cela comprend une réflexion à propos de la situation dans les réserves et à l’extérieur de celles-ci. Toutefois, vous savez, l’accès à l’eau potable est le minimum par rapport à ce que nous devons faire. Et, vous savez, je ne suis pas à l’heure actuelle dans une position qui me permette de vous présenter des détails, tout simplement parce que nous sommes à préparer le budget, mais nous avons absolument l’intention de donner suite aux engagements de travailler afin d’améliorer de façon importante la situation des Canadiens qui se trouvent dans une situation précaire dans les réserves.

Ally: Nous allons retourner à Facebook pour une question sur un sujet similaire qui vient de Guy Versailles qui vous demande dans votre consultation en ligne et notamment sur les priorités, il n’y a rien sur les Premières nations. Quels sont vos engagements envers les Premières nations?

L’hon. Bill Morneau: Comme j’ai dit, nous avons fait quelques promesses pendant notre campagne au sujet des peuples autochtones au Canada et c’est sûrement une priorité pour nous. Nous allons faire des investissements dans les peuples autochtones au Canada au sujet de l’éducation, au sujet de la santé, à travers le Canada. C’est quelque chose de très important, et c’est une priorité.

Andy Fillmore : Voici une autre question ici qui nous vient de Michaela (ph).

Membre du public : Bonjour. Alors ouais, je m’appelle Michaela et j’aimerais continuer à parler des études postsecondaires. Parce que j’aimerais dire maintenant --

L’hon. Bill Morneau : Mais, vous n’avez pas le – vous n’allez pas mettre ça --

Membre du public : Non, je ne vais pas.

L’hon. Bill Morneau : Elle ne fait qu’improviser.

Membre du public : Je dirais que le système d’éducation postsecondaire canadien est sérieusement sous-financé. Et bien que, à de nombreux égards, les études postsecondaires relèvent des provinces, le gouvernement fédéral a également un énorme rôle à jouer en ceci qu’il fournit les transferts sociaux en vue de soutenir le financement de nos établissements postsecondaires. Et, lorsque nous tenons compte de l’augmentation des coûts dus à l’inflation dans les universités du Canada, il existe un écart de financement de 2,3 milliards de dollars entre ce que le gouvernement fédéral a fourni aux provinces en 1994 et ce qu’elles fournissent aux établissements aujourd’hui. Les étudiants n’ont qu’à regarder nos campus pour constater les effets du sous-financement. Nous le voyons lorsque nous nous rendons dans nos bibliothèques et nous savons que les abonnements aux journaux sont touchés par des compressions. Nous voyons que nos professeurs travaillent dans le cadre de contrats précaires. Nous voyons cela lorsque nous savons que nos droits de scolarité montent en flèche alors qu’ici, par exemple, en Nouvelle-Écosse, les étudiants verront l’an prochain leurs droits de scolarité augmenter de 10 % à 37 %. À mon avis, cela est inacceptable. Donc, que fera votre gouvernement pour s’attaquer à l’écart de financement et veiller à ce que des études postsecondaires de qualité soient accessibles à tous au Canada?

L’hon. Bill Morneau : Peut-être devrais-je laisser mon ami ici répondre à cette question. Probablement qu’il n’est pas en mesure d’aborder l’enjeu lié au gouvernement fédéral, mais peut-être le défi. Bien, permettez-moi de commencer en disant que j’ai quatre enfants. J’en ai deux qui se trouvent à l’université à l’heure actuelle. En fait, je suis désolé, ils sont à Acadia. Ils ne sont donc pas loin d’ici. Je peux donc à tout le moins constater visuellement certains des défis auxquels sont confrontés les campus partout au pays. Nous allons manifestement respecter les compétences provinciales. Cette question, comme vous l’avez dit au début de votre intervention, ne relève pas de la compétence du fédéral.

Nous avons pris des engagements importants dans notre campagne autour de certains éléments qui, je crois, sont passablement importants : non seulement les dispositions relatives aux prêts étudiants dont nous avons parlé un peu plus tôt, mais nous avons pris des engagements concernant ce que nous ferions pour favoriser l’innovation et l’entrepreneuriat partout au pays, dont certains d’entre eux solliciteront probablement la participation des universités, car il s’agit d’un endroit où, vous le savez, se trouve les esprits les plus brillants et les plus entreprenants. Il s’agira donc d’un domaine d’intérêt. En outre, je suis sûr que nous recevrons d’autres demandes plus précises dans le cadre de nos investissements dans l’infrastructure. À l’heure actuelle, je n’ai pas ces demandes précises. Actuellement, nous travaillons à mettre en place le processus pour gérer la façon dont nous collaborerons avec les municipalités et les provinces pour gérer les demandes relatives à l’infrastructure. Donc, au fur et à mesure que, vous savez, nous avons plus de renseignements sur ce sujet, des renseignements détaillés, je suis sûr que nous recevrons des demandes.

Cependant, une fois de plus, il s’agit d’une compétence des provinces. Cela est d’une importance capitale. Nous avons tous un intérêt à avoir une population très éduquée et résiliente, nous ne pouvons donc pas éviter cette discussion, et nous ne le ferons pas. Je n’ai toutefois aucun rapport précis pour le moment. Je crois qu’il est réellement important que vous mettiez de l’avant cette question, car le fait de formuler ces commentaires nous aidera à alimenter nos réflexions sur ce que nous pouvons faire à l’avenir.

Andy Fillmore : Je vous remercie, Michaela, de la question, et de la réponse. Aussi, Monsieur le Ministre, je vous informe que je suis aussi un ancien étudiant d’Acadia, je surveille donc vos arrières, ne vous inquiétez pas, d’accord?

L’hon. Bill Morneau : (paroles entrecoupées)

(Rires)

Andy Fillmore : Suivant --

L’hon. Bill Morneau : Je croyais que vous étiez aussi un ancien étudiant de Dalhousie.

Andy Fillmore : Oui, je – je --

L’hon. Bill Morneau : Où ailleurs êtes-vous allé?

Andy Fillmore : -- Un peu partout.

(Rires)

Je suis en constante évolution, Monsieur le Ministre. La prochaine question nous vient d’Helen. Et je tiens seulement – vous savez, vous devriez être sur vos gardes, car Helen est une récente diplômée du Programme spécialisé en sciences politiques, ici à Dal.

L’hon. Bill Morneau : D’accord. Allons-y.

Membre du public : Donc je – le budget doit effectivement couvrir de nombreux sujets et bon nombre d’entre eux sont nécessairement axés sur les Canadiens d’âge moyen et âgés. Cependant, nous observons également les niveaux d’éducation les plus élevés jamais vus au Canada. En tant que récente diplômée, et en tant que personne entourée par des étudiants et de nouveaux diplômés, comment nous assurons-nous que ces Canadiens très éduqués ne sont pas sous-employés et qu’il y a des emplois réels, dignes d’intérêt et à temps plein qu’ils peuvent occuper après avoir obtenu leur diplôme partout au pays, de préférence dans leur domaine ou un domaine connexe?

L’hon. Bill Morneau : Bien, il s’agit d’une tâche pour nous. Je crois qu’il existe un certain nombre de raisons pour lesquelles je suis assis dans cette chaise. Justin Trudeau s’est avéré être un leader et un communicateur fantastique; je crois que cela a eu son importance. Les Canadiens ont demandé un changement de ton, d’approche et de style; je crois que cela a beaucoup d’importance. Cependant, je crois que les Canadiens reconnaissent réellement que nous sortons d’une période de faible croissance, d’une période où nous ne faisons pas face à ces défis précis. Par conséquent, pour nous de dire que nous réalisons des investissements dans l’économie n’est pas – nous devons décomposer ces investissements et ne pas créer un discours d’économiste pour expliquer ce que nous tentons de faire.

Ce que nous tentons de faire, c’est de nous assurer qu’il y a d’excellents emplois bien rémunérés pour les Canadiens partout au pays pour contribuer de façon positive à notre futur mode de vie, à notre réussite future en tant que pays. Donc, vous savez, si vous souhaitez l’exprimer selon les termes les plus tranchés, si vous choisissez entre l’austérité et la croissance, tout le monde dans cette salle fait partie de la cohorte qui choisit la croissance. Parce que les Canadiens ont choisi la croissance, et c’est exactement ce que nous allons faire. Par conséquent, les types d’investissements que nous faisons sont importants. Il y a aussi d’autres pays qui ne font pas ces mêmes investissements. Nous avons décidé qu’il s’agissait de la bonne chose à faire à ce moment. Je ne peux pas dire que cela vous garantira ou pour – je n’arrive pas à me souvenir de votre nom.

Membre du public : Lance.

L’hon. Bill Morneau : Lance, que lorsque vous recevrez votre diplôme, qu’il y aura un emploi qui vous attend. Mais il s’agit pour nous de la façon de nous y rendre. Donc, si nous pouvons effectuer ces investissements afin d’agir de manière concrète, si nous pouvons parallèlement, vous savez, baisser les taux d’imposition pour que les gens sentent qu’ils peuvent conserver une plus grande part de leur revenu, de sorte qu’ils éprouvent une plus grande confiance à l’égard de leur consommation personnelle, cela fonctionne ensemble en vue d’améliorer notre économie, et c’est ce que nous devons viser. Il n’existe aucune solution facile, mais la bonne solution consiste à adopter cette vision à long terme en vue d’améliorer les choses, et c’est ce que nous visons.

Andy Fillmore : Je vous remercie, Helen et Monsieur le Ministre. Une question ici qui nous vient du président de l’association des étudiants de Dalhousie. (Hors microphone)

Membre du public : Non, pas du tout.

Andy Fillmore : Non?

(Rires)

Membre du public : Bientôt, peut-être. Mais, ouais, donc ma question porte essentiellement sur le prix du logement. Donc, j’obtiendrai mon diplôme cette année et l’une des grandes étapes à l’avenir semble être d’acheter une maison et de fonder une famille, ce qui coûtera vraisemblablement très cher. Je viens de Toronto et une maison unifamiliale vaut environ un million de dollars. Je me demande, que fera le gouvernement libéral pour faire face à la bulle du logement, pour veiller à ce que les personnes puissent de nouveau avoir les moyens d’être propriétaires?

L’hon. Bill Morneau : Bien, permettez-moi de commencer en demandant, est-ce normal? Il en est à sa dernière année d’université et il pense à fonder une famille?

(Rires)

Je viens d’avoir l’occasion de vous raconter ce que je faisais pendant ma dernière année d’université et cela n’avait rien à voir avec fonder une famille.

(Rires)

Alors, peu importe. Je veux dire, il ne pourrait s’agir que d’un stratagème pour rencontrer des filles ou quelque chose du genre. Je n’ai aucune idée de ce que sa question sous-entend réellement. Permettez-moi de vous parler de la situation du logement de notre point de vue. L’une des premières séances d’information à laquelle j’ai demandé d’assister lorsque j’ai eu mon nouvel emploi portait sur le logement. Et ma demande se fondait sur la préoccupation selon laquelle le marché du logement au pays est en réalité l’histoire de deux villes. Il y a deux endroits où le marché est plutôt en surchauffe, tandis que le reste du pays serpente en quelque sorte à un rythme différent.

Nous avons donc décidé que nous devions nous pencher sur ces villes, que nous considérions comme des sources de risque, plus précisément Vancouver et Toronto, où le marché du logement surchauffait. Nous avons pris certaines décisions concernant la modification de la mise de fonds requise pour acheter une propriété. Ce n’est pas que nous croyons que ces changements modifieront en profondeur le cours de ces marchés, mais nous avons fait ce qui suit : pour les maisons dont le prix se situe entre 500 000 $ et 1 000 000 $, nous avons augmenté le montant de la mise de fonds requise pour chaque dollar qui excède 500 000 $, et ce, jusqu’à 1 000 000 $. Donc, plutôt que de n’avoir que 5 % de mise de fonds à verser, les acheteurs doivent verser 10 % pour une maison dont le prix est supérieur à 500 000 $. Cette mesure impose un peu de pression aux acheteurs pour faire en sorte qu’ils versent une mise de fonds plus importante pour ces maisons, ce qui fait peut-être baisser un peu la spéculation. Elle créé également une sorte de coussin contre toute baisse minime qui pourrait être observée sur le marché du logement, afin que les acheteurs ne se retrouvent pas dans une situation périlleuse.

Nous avons également pris des mesures qui touchent les prêteurs, en modifiant légèrement certains des coûts que ces derniers doivent engager pour titriser leurs prêts. Cette mesure passe inaperçue aux yeux des acheteurs, mais elle sert également à augmenter légèrement la probabilité qu’elle ralentisse ces marchés. Nous nous efforçons au meilleur de nos capacités de gérer certaines sources de risque, sans pour autant entraver la possibilité pour des acheteurs d’autres marchés de verser une mise de fonds pour l’achat d’une première propriété. Je ne suis pas certain que cela vous permettra d’acheter une maison valant 1 000 000 $, mais vous n’essayez probablement pas de vous trouver dans cette situation tout de suite après la première année – ou la dernière année de vos études universitaires de toute façon. Nous espérons néanmoins que cela changera les choses. De même, nous continuerons d’axer nos efforts sur cette question, parce que nous sommes conscients que les différents contextes des marchés du logement à l’échelle du pays constituent un défi continu.

Andy Fillmore : D’accord. Merci, Monsieur le Ministre.

L’hon. Bill Morneau : Je suis désolé de vous avoir taquiné, mais —

Andy Fillmore : Comme je suis désolé de ne pas avoir prononcé votre titre correctement. C’est un cas d’erreur sur la personne. Je suis réellement embarrassé. Nous avons deux participants sur place – un ici et un derrière là-bas. Mais avant d’entendre leurs questions, allons voir ce qui se passe sur Facebook.

Ally: Et, j’ai une question de Mike Morgan, qui se joint à nous de la Colombie-Britannique. Il veut savoir si vous voudrez bien songer à améliorer le Régime de pensions du Canada et la pension de vieillesse afin de contribuer à protéger ceux dont le travail acharné au cours de leur vie a fait de ce pays un pays fort.

L’hon. Bill Morneau : Je crois qu’il parle du Régime de pensions du Canada et de la Sécurité de la vieillesse. Peut-être. Alors, pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas bien cet enjeu, au Canada, notre régime de retraite repose sur un certain nombre d’éléments différents. Nous avons le Supplément de revenu garanti, qui aide les moins nantis de notre société à avoir un revenu à leur retraite. Nous avons également le régime de Sécurité de la vieillesse, qui aide les gens, et qui est par la suite récupéré lorsque les gens ont des revenus plus élevés. Vient ensuite le Régime de pensions du Canada, qui se veut un supplément dans lequel les personnes peuvent verser des fonds, ce qui leur permettra également d’épargner pour leur retraite. Je crois que monsieur veut savoir si nous sommes prêts à augmenter les montants versés dans ces programmes.

Je crois donc que je pourrais dire, en premier lieu, que, pendant la campagne électorale, nous avons parlé du Supplément de revenu garanti, qui, encore une fois, vise à aider les moins fortunés de notre société. Nous avons dit qu’il fallait nous pencher sur ce régime, plutôt qu’il demeure à son niveau actuel, afin de l’augmenter légèrement pour les aînés vivant seuls, qui sont le groupe d’aînés aux prises avec le niveau de pauvreté le plus élevé. Nous avons donc réalisé de nombreux bons coups en matière de pauvreté et d’aide aux aînés au Canada depuis les 50 dernières années, mais certains aspects peuvent encore être améliorés. Nous aimerions augmenter le Supplément de revenu garanti d’environ 10 % pour ces Canadiens. Nous croyons que c’est important.

En ce qui concerne le régime de Sécurité de la vieillesse, nous avons parlé de la proposition du Parti conservateur de faire passer l’âge de la retraite de 65 à 67 ans. Il s’agit là d’une proposition qui n’aura aucune répercussion avant longtemps, alors peut-être que n’est pas ce à quoi ce monsieur fait référence. À l’heure actuelle, nous ne proposons rien pour augmenter le montant de la Sécurité de la vieillesse.

Nous sommes tout de même d’avis que le Régime de pensions du Canada, qui permet actuellement aux particuliers d’obtenir 25 %, jusqu’à environ – je crois qu’il s’agit d’environ 53 600 $. Ils sont admissibles à recevoir le quart de ce montant, ou ils peuvent épargner jusqu’au quart de ce montant, ce qui leur permet d’obtenir, lorsqu’on fait les calculs, environ 13 000 $, comme vous pouvez le constater. Alors, lorsque l’on additionne ces éléments, on peut se demander s’ils en auront suffisamment pour prendre leur retraite dans la dignité, surtout étant donné que de nombreuses personnes ont des interruptions de service dans leurs cotisations au Régime de pensions du Canada au cours de leur vie, ce qui fait en sorte qu’ils n’épargnent peut-être pas autant ou qu’ils n’en reçoivent pas autant qu’ils le souhaitent. C’est donc la raison pour laquelle nous aimerions nous pencher sur l’amélioration du Régime de pensions du Canada. Il s’agit de l’un de nos points à l’ordre du jour et nous devons collaborer avec les provinces afin d’en faire une réalité. Et je m’engage à ce que nous collaborions avec les provinces afin d’en arriver à un Régime de pensions du Canada bonifié, qui, à long terme, aidera les gens de votre âge en particulier – peut-être pas Lance, parce qu’il est possible qu’il ne se situe plus dans cette tranche d’âge maintenant – à avoir un meilleur revenu de retraite.

Andy Fillmore : Je vous remercie, Monsieur le Ministre. Nous avons une question ici de Paige.

Membre du public : Je vous remercie. Bonjour, Monsieur le Ministre. Je crois qu’il est juste de dire que, par le passé, les Canadiens étaient considérés comme des voisins généreux à l’échelle mondiale, et qu’il est possible que cette réputation ait été ternie au cours des dernières années. Je sais que lorsque le gouvernement Harper était au pouvoir, je me trouvais au Rwanda et j’ai parlé à des membres de la Force de défense rwandaise, qui se demandaient, pour les paraphraser, ce qui clochait avec notre premier ministre. Je suis donc curieuse de savoir quels sont vos plans, non seulement pour cultiver, d’une certaine façon, cette relation à l’échelle mondiale et rétablir notre réputation, mais aussi pour permettre à ces nombreux Canadiens qui ont à cœur cette réputation de travailler au profit de la communauté internationale.

L’hon. Bill Morneau : À titre informatif, nous n’avons pas présenté de mise à jour sur cette situation dans les consultations prébudgétaires. Ce que vous aurez été à même de constater de la part de notre premier ministre est un effort visant à nous engager avec le monde entier, ce qui est important à nos yeux. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait décidé d’assister, vous savez, à quatre événements internationaux dans les deux mois qui ont suivi son arrivée au poste de premier ministre. Il l’a fait dans l’objectif de présenter un Canada qui est désireux de jouer un rôle actif sur la scène mondiale, et qui souhaite s’engager auprès des institutions internationales, et ce, afin de présenter le Canada de la façon dont nous croyons que les Canadiens nous ont dit qu’ils voulaient être représentés. Ces changements ne se font donc pas uniquement sentir dans le ton, l’approche et le style, mais bien dans la façon dont nous souhaitons nous engager.

En ce qui concerne mon rôle de ministre des Finances, cet engagement fera en sorte que je devrai me pencher sur certains dossiers. Nous avons déjà parlé de notre mobilisation à l’égard de l’environnement, et de notre volonté de nous acquitter de nos engagements afin de faire partie de l’initiative mondiale pour financer les efforts de lutte contre le changement climatique dans les pays moins développés. Je suis certain que d’autres initiatives seront portées à mon attention, lorsque nous songerons aux façons concrètes dont nous pouvons réellement investir afin de montrer notre mobilisation à l’échelle internationale. Il s’agit cependant d’un engagement de notre gouvernement. Nous voulons nous engager et nous voulons nous assurer que les Canadiens voient ces possibilités de faire partie d’organisations internationales; nous voulons également être ouverts aux gens de ces pays qui voudraient venir au Canada. Cela fait donc partie du programme plus élargi sur lequel nous nous concentrerons.

Andy Fillmore: Je vous remercie, Paige et Monsieur le Ministre. Je m’excuse de vous embrouiller. Je me trouve maintenant ici, à 15 h, environ. Oui. J’ai une question ici posée par Sarah.

Membre du public : Bonjour. Je suis étudiante au MBA ici, à Dalhousie. Et je dois dire qu’il était prometteur d’entendre le premier ministre Trudeau s’engager à l’égard de la responsabilisation et de la transparence au gouvernement. Quels sont les engagements prévus dans le budget pour accroître l’accès des Canadiens aux données, à des fins personnelles et à des fins d’affaires?

L’hon. Bill Morneau : Bien, merci beaucoup pour cette question. Je n’en suis pas encore à cette étape du budget où je peux formuler une réponse précise sur ce que le budget contiendra pour aborder ces questions. Permettez-moi toutefois d’y répondre d’une façon quelque peu différente. Lorsque nous sommes arrivés, l’une des premières choses que j’ai eu la chance de faire a été de travailler avec le sous-ministre Paul Rochon, ici, et d’autres employés du Ministère afin de présenter une nouvelle Mise à jour économique et budgétaire pour le pays. Il fallait donc se pencher sur l’état des finances et établir la meilleure évaluation de l’endroit où nous nous trouvons. C’est ce que nous avons fait. Nous avons présenté rapidement une Mise à jour économique et budgétaire.

Et, il est intéressant de noter que le Bureau parlementaire du budget a présenté presque en même temps son évaluation de la situation économique et budgétaire. Il n’arrivait pas aux mêmes réponses que nous. Bien entendu, on ne s’attend jamais à avoir exactement les mêmes réponses, parce que nous nous fondons sur des hypothèses différentes. Alors, dans ce contexte, nous nous sommes réellement trouvés face à un choix. Devrions-nous respecter le Bureau parlementaire du budget, écouter et étudier ce qu’il a à dire, le considérer comme une voix importante dans notre travail, ou nous montrer combatifs et dire : ils ont tort et nous avons raison?

Alors, ma réponse, notre réponse, a été le premier choix. Nous voulions entendre des opinions différentes. Nous voulions être un gouvernement transparent. Nous sommes conscients du rôle important que joue cette institution. À titre d’exemple, le directeur parlementaire du budget aide les Canadiens à comprendre l’état de nos finances. Et, pour cette raison, nous avons accueilli favorablement ses prévisions. Et nous avons réellement collaboré afin de déterminer quels étaient les écarts et s’il y avait des raisons de croire que nous devrions tenir compte de leur point de vue. C’est donc le ton et l’approche que nous adopterons à l’avenir.

Donc, en ce qui concerne la présentation, dans le budget ou par la suite, d’une compréhension claire de nos hypothèses et de la raison pour laquelle nous réalisons les investissements que nous avons annoncés et quelles en sont les ramifications, nous nous efforcerons d’être clairs avec les Canadiens. Nous répondrons aux demandes d’information de la façon la plus ouverte et transparente possible. Et je crois que vous nous jugerez à nos actes. Et ces actes seront conformes à ce que nous avons fait dans le cas du rapport du directeur parlementaire du budget au mois de décembre dernier.

Andy Fillmore : Je vous remercie, Monsieur le Ministre, et merci pour cette question. Je m’adresse maintenant à ceux qui nous suivent sur Facebook. Nous mettrons fin à la séance sur Facebook dans environ quatre minutes et demie, mais le ministre continuera de répondre aux questions posées ici dans la salle jusqu’à 16 h. Nous poursuivrons donc notre échange, même si la séance sur Facebook est terminée. Afin de nous aider à nous rendre à ce quatre minutes, Nicole a une question à poser.

Membre du public : Je vous remercie. Ma question porte sur les stages non rémunérés. C’est un fait que la Nouvelle-Écosse affiche l’un des taux de chômage chez les jeunes les plus élevés au Canada. Par conséquent, bon nombre d’étudiants et de diplômés récents se sentent forcés de faire des stages non rémunérés. Souvent, cela signifie qu’ils occupent des postes qui étaient auparavant rémunérés, qui étaient des postes de premier échelon. L’économie canadienne s’en ressent. On estime que l’an dernier, 300 000 stages non rémunérés ont été effectués au Canada. Cela équivaut pratiquement à toute la ville d’Halifax qui se rend au travail sans être payée. Que fera donc votre gouvernement afin d’éliminer les stages non rémunérés au Canada et de garantir des emplois bien rémunérés pour les jeunes?

L’hon. Bill Morneau : Bien, je suis certain que cette question est très importante pour les personnes dans la salle et celles qui nous suivent sur Facebook. Nous sommes conscients que les stages non rémunérés sont, par définition, une approche à l’égard de l’emploi qui favorise les mieux nantis de la société. Parce qu’il ne fait aucun doute que les gens doivent se loger, payer leur épicerie et se rendre au travail, il est donc difficile de penser qu’il s’agit d’un moyen approprié pour les entreprises d’embaucher des jeunes. Personnellement, je ne voudrais jamais me trouver dans une situation où il me faudrait embaucher des stagiaires non rémunérés. Dans le cadre de ma carrière dans le milieu des affaires, c’est quelque chose que nous ne faisions pas pour ces raisons. Nous ne serons pas nécessairement capables de rendre illégal un élément qui présente évidemment un éventail immense de situations différentes. Il y a plusieurs types de situations.

Ainsi, nous devons trouver une façon d’aider à assurer la croissance de notre économie de sorte que les entreprises et d’autres activités aient besoin de jeunes pour occuper ces emplois. Toute personne qui embauche un stagiaire non rémunéré, par définition, reconnaît qu’il s’agit d’une situation à très court terme, parce que personne ne peut le faire éternellement. Et pour les employeurs qui ont réellement besoin d’employés pour réussir efficacement ce qu’ils font, ils doivent offrir aux gens de bons emplois à long terme et bien rémunérés.

Mon initiative à cet égard est donc de songer à des façons de stimuler la croissance. C’est pourquoi je me répète, mais je veux que mon message passe. Nous devons songer aux types d’investissements que nous pouvons réaliser dans l’économie et qui contribueront à stimuler la croissance. Nous devons songer à la façon de créer une économie plus novatrice, de sorte que les entreprises aient plus besoin, vous savez, de gens récemment diplômés afin d’améliorer l’efficacité de leur entreprise. Nous devons réfléchir à ouvrir de nouveaux marchés afin que les entreprises puissent prendre de l’expansion. Tous ces efforts augmenteront nos niveaux d’emploi, et je l’espère, rendront de moins en moins probable que des organisations embauchent des gens sans leur verser de salaire, ce qui, vous savez, est franchement très difficile pour les jeunes qui viennent de terminer leurs études. J’apprécie toutefois ce commentaire et il s’agit d’un rappel visant à continuer d’axer nos efforts sur cette question.

Andy Fillmore : Merci beaucoup, Nicole. Monsieur le Ministre, voici une question d’Emma ici.

Membre du public : Je vous remercie. Ma question porte sur les dépenses en matière de défense. Le gouvernement s’est engagé à l’égard d’une force militaire allégée, plus agile et mieux équipée. Je sais que vous vous êtes – que le gouvernement s’est engagé surtout à l’égard de la marine, mais je me demande comment cette force miliaire allégée, plus agile et mieux équipée sera représentée dans le budget, tout comme les autres aspects d’ordre militaire.

L’hon. Bill Morneau : Je n’ai pas de réponse courte à présenter pour cette question – je n’ai aucun détail pour l’instant. Nous travaillons à ce processus. Comme vous le savez sans doute, le ministère de la Défense est à la tête d’un effort visant à réfléchir à un certain nombre de questions différentes du point de vue de la défense, et celles-ci auront, par définition, des répercussions en matière de financement au fil du temps. Nous sommes déterminés à pouvoir compter, comme vous l’avez dit, sur une force militaire allégée et agile. Nous sommes résolus à prendre part aux efforts déployés de par le monde pour faire partie de la communauté internationale et de ses efforts en matière de défense; nous travaillons sur les détails entourant l’enveloppe de financement à l’heure actuelle. Je ne peux donc vous donner aucune précision pour l’instant.

Andy Fillmore : D’accord. Je vous remercie, Emma. Nous n’avons plus de temps, Monsieur le Ministre, alors j’aimerais vous tendre le micro pour le mot de la fin. Mais, avant de le faire, je tiens à prendre quelques instants afin de vous remercier tous d’avoir pris le temps de participer à cette séance aujourd’hui, autant ici dans la salle qu’en ligne. Je tiens à remercier l’Université Dalhousie de nous avoir accueillis si chaleureusement, et les étudiants d’avoir posé d’excellentes questions réfléchies. C’est réellement formidable de pouvoir prendre part de cette façon aux affaires de l’État.

(Applaudissements)

L’hon. Bill Morneau : Je tiens donc à remercier Andy d’avoir prêté main-forte aujourd’hui, ce qui est fantastique, et Richard, de nous avoir accueillis ici à Dalhousie. C’est réellement merveilleux d’être ici. Cela ne signifie pas pour autant que nous avons terminé nos consultations prébudgétaires. Nous vous invitons à nous envoyer vos idées, vos commentaires et vos questions. Avant de partir, nous vous dirons assurément de quelles façons vous pouvez le faire. Vous pouvez le faire au moyen de Facebook, et par divers autres moyens également.

Je vous suis donc très reconnaissant d’avoir pris part à la rencontre d’aujourd’hui. Il s’agit d’une partie importante de notre processus. Et je tiens à réitérer, vous savez, sans égard aux défis économiques avec lesquels nous sommes aux prises, que je suis confiant de nos possibilités en tant que pays. Nous nous trouvons dans une situation avantageuse, et ce fait est d’autant plus vrai lorsque l’on se rend dans des universités canadiennes, parce que nous voyons que le pays peut compter sur des gens qui s’exercent à devenir les leaders de demain. Et c’est la véritable raison pour laquelle nous sommes ici. Nous nous efforçons de veiller à ce que notre économie soit vigoureuse afin que vous puissiez prendre le relais et faire mieux pour nous tous à l’avenir. Je vous remercie donc énormément, et nous avons hâte de vous parler de nouveau.

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