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Archivé - Chapitre 2

Évolution et perspectives économiques

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Faits saillants
  • Le Canada connaît sa meilleure performance en 30 ans au chapitre de l'emploi, la confiance des consommateurs reste élevée et la situation financière des entreprises est saine.

  • La croissance du produit intérieur brut (PIB) réel du Canada a un peu ralenti au cours des derniers trimestres en raison de la demande plus faible aux États-Unis, de l'appréciation passée du dollar canadien et de la modération du marché canadien du logement.

  • Les prévisionnistes du secteur privé s'attendent à ce que la croissance s'accélère au cours de 2007 : le PIB réel devrait progresser de 2,3 % en 2007 et de 2,9 % en 2008. Ces prévisions supposent que l'économie américaine effectuera un atterrissage en douceur après la correction récente du marché du logement aux États-Unis.

  • L'économie canadienne sera exposée à un certain nombre de risques sur l'horizon de planification budgétaire.
  • Le principal risque intérieur est que la faiblesse récente des gains de productivité découle d'une progression plus lente de la productivité sous-jacente plutôt que de facteurs cycliques, ce qui aurait des répercussions négatives sur le potentiel de croissance future du Canada.
  • Le risque lié à l'activité dans le secteur de la construction résidentielle aux États-Unis semble avoir diminué depuis La Mise à jour économique et financière de novembre 2006, mais il n'en demeure pas moins que la faiblesse du marché du logement pourrait avoir un impact négatif sur la demande des consommateurs aux États-Unis. En outre, les cours mondiaux du pétrole demeurent volatils et exposés aux risques géopolitiques. Une montée des prix du pétrole pourrait pousser le dollar canadien à la hausse, ce qui rendrait les exportations canadiennes moins concurrentielles.

Introduction

Le présent chapitre examine l'évolution récente et les perspectives de l'économie. On y présente les hypothèses de planification économique qui sous-tendent le plan budgétaire du gouvernement, de même qu'une évaluation des risques et des incertitudes associés aux perspectives économiques.

Évolution et perspectives de l'économie américaine

L'économie américaine a connu un ralentissement au milieu de 2006 en raison d'une forte correction du marché du logement (graphique 2.1). Le rythme de l'activité économique est demeuré modéré au dernier trimestre de 2006, les estimations préliminaires des comptes nationaux montrant que le PIB réel des États-Unis a progressé de 2,2 %. Cela traduit une contraction soutenue de l'investissement résidentiel et un ralentissement appréciable de l'accumulation des stocks, qu'une augmentation marquée des dépenses de consommation a en grande partie compensé. Le raffermissement des dépenses de consommation découle principalement d'une forte hausse du revenu disponible réel en raison d'une solide augmentation des revenus de travail et d'une baisse marquée des prix de l'énergie. Pour l'ensemble de 2006, la croissance du PIB réel des États-Unis s'est chiffrée à 3,3 %, soit un peu plus que les 3,2 % observés en 2005.

Graphique 2.1 - Croissance du PIB réel et de l'investissement résidentiel réel aux États-Unis

Les données récentes sur les permis de bâtir et les demandes de prêts hypothécaires laissent penser que le pire de la correction du marché du logement pourrait être passé. Toutefois, l'excédent des stocks de logements demeure appréciable, ce qui devrait maintenir la construction résidentielle sur une trajectoire descendante au cours de la première partie de 2007 (graphique 2.2). En outre, la faiblesse persistante du secteur manufacturier, dont témoigne la progression plus lente des livraisons, suggère que les investissements dans les stocks resteront limités. Ensemble, ces facteurs laissent penser que la croissance au cours de la première moitié de 2007 restera modérée.

Les dépenses de consommation devraient demeurer vigoureuses, par suite de la croissance soutenue des revenus. Après avoir fléchi à la fin de 2006, les investissements des entreprises devraient rebondir et demeurer un important facteur de la croissance globale, en raison des taux d'intérêt peu élevés et de l'ampleur des bénéfices. À mesure que s'atténuera le ralentissement de l'investissement résidentiel, les prévisionnistes du secteur privé s'attendent à ce que la croissance s'accélère progressivement dans la deuxième moitié de 2007.

Selon les prévisionnistes du secteur privé, le PIB réel des États-Unis devrait progresser de 2,5 % en 2007 et de 2,9 % en 2008. Par rapport aux données de La Mise à jour économique et financière de novembre 2006, la prévision pour 2007 est inchangée, tandis que la prévision pour 2008 est inférieure de 0,2 point de pourcentage.

Graphique 2.2 - Temps d'écoulement de l'inventaire de maisons existantes

Évolution et perspectives de l'économie outre-mer

L'économie mondiale a progressé de plus de 3 % pour une troisième année de suite en 2006. Au cours des deux prochaines années, son expansion devrait ralentir quelque peu mais demeurer solide, grâce à la vigueur persistante de l'économie chinoise et à une expansion plus généralisée dans la zone euro et au Japon (graphique 2.3).

Dans la zone euro, la croissance du PIB réel devrait ralentir un peu pour s'établir à 2,2 % en 2007 et à 2,1 % en 2008, l'amélioration de la situation de l'emploi favorisant la croissance de la consommation. La progression du PIB réel au Royaume-Uni devrait rester vigoureuse, atteignant 2,6 % en 2007 et 2,5 % en 2008, sous l'effet de la forte demande intérieure.

La croissance de l'économie japonaise devrait rester solide en raison de la vigueur soutenue de l'investissement des entreprises, qui est attribuable à des conditions financières avantageuses et à l'ampleur des bénéfices des sociétés. Le PIB réel du Japon devrait croître de 2,1 % en 2007 et de 2,2 % en 2008. La croissance de l'économie chinoise devrait rester forte, en raison de la vigueur des investissements des entreprises et de la progression des exportations.

Graphique 3 - Perspectives de croissance du PIB réel de certains pays et de la zone euro

Évolution de l'économie canadienne

La croissance de l'économie canadienne a ralenti depuis le premier trimestre de 2006 (graphique 2.4). Le ralentissement découle en bonne partie d'un recul de la production du secteur manufacturier, qui est attribuable à la modération de la demande aux États-Unis et à l'appréciation passée du dollar, ainsi qu'à des problèmes structurels persistants dans les secteurs de l'automobile et celui du textile et du vêtement.

Graphique 2.4 - Croissance du PIB réel du Canada

Tendances et évolution du secteur manufacturier

La part du secteur manufacturier dans la production totale est en baisse dans tous les pays du Groupe des Sept (G7) depuis 35 ans (graphique 2.5). Cette tendance à long terme reflète l'importance croissante du secteur des services et la poursuite du déplacement des activités manufacturières de moindre valeur ajoutée vers les pays où les coûts de fabrication sont faibles. Même si la part du secteur manufacturier dans l'économie canadienne a connu une croissance solide entre 1993 et 2000, cela résultait en bonne partie de la faiblesse du dollar canadien au cours de cette période. La forte appréciation du dollar qui s'est amorcée en 2003 a fait baisser les exportations du secteur manufacturier, entraînant une reprise du déclin à long terme de la part du secteur manufacturier dans la production.

Graphique 2.5 - Part du secteur manufacturier dans le PIB réel de certains pays

Le secteur manufacturier a été particulièrement faible au cours de la dernière année, la production réelle diminuant de 2,8 % entre décembre 2005 et décembre 2006. Ce repli est attribuable à quatre facteurs : la vigueur du dollar canadien, l'essoufflement de l'économie américaine, la restructuration des trois grands constructeurs américains de l'automobile (General Motors, Ford et DaimlerChrysler), et la concurrence croissante dans certains secteurs de la part de pays où les salaires sont faibles.

La baisse de la production manufacturière en 2006 a été particulièrement marquée dans les secteurs liés au logement, à l'automobile et aux textiles (graphique 2.5). Le secteur de la fabrication de produits du bois et les industries connexes ont vu leur production chuter en raison de la détérioration rapide du marché du logement aux États-Unis. La production de véhicules automobiles et de pièces a baissé pendant la majeure partie de 2006 en raison de la faible demande de véhicules en Amérique du Nord et de la restructuration des trois grands constructeurs américains de l'automobile. Quant au secteur des textiles et des vêtements, il demeure touché par la concurrence des pays à faibles coûts de production comme la Chine.

Les industries manufacturières demeurent généralement rentables, et les ratios des emprunts aux capitaux propres sont restés relativement stables. La marge bénéficiaire globale des fabricants au quatrième trimestre de 2006 a légèrement dépassé sa moyenne historique de 6,0 %. En outre, l'investissement réel en machines et en matériel dans le secteur manufacturier a été vigoureux puisqu'il a augmenté de 4,3 % en 2006, comparativement à seulement 3,2 % en moyenne au cours des 35 dernières années. L'économie américaine devrait se redresser au cours de 2007, ce qui devrait alimenter la croissance dans la plupart des industries manufacturières. Toutefois, les ventes et la production de véhicules automobiles en Amérique du Nord pourraient encore diminuer à court terme, notamment parce que les constructeurs sont moins en mesure d'offrir de généraux incitatifs à l'achat et que les trois grands constructeurs américains de l'automobile ont une capacité de production excédentaire. Les perspectives à moyen terme du secteur de l'automobile sont plus encourageantes, de nouveaux investissements de 7 milliards de dollars ayant été annoncés par l'industrie ces dernières années. En revanche, il est probable que la tendance à délaisser les industries à faible valeur ajoutée, comme celles du vêtement et des textiles, en raison de la concurrence croissante excercée par des pays tels que la Chine, est un phénomène de long terme qui se poursuivra.

 

La faiblesse du secteur manufacturier, en particulier de l'industrie de l'automobile, s'est traduite par le ralentissement de la croissance des exportations de marchandises en 2006 (graphique 2.6). Toutefois, les exportations d'automobiles ont rebondi au quatrième trimestre, surtout en raison de retards de production au trimestre précédent.

Graphique 2.6 - Croissance des exportations réelles de marchandises et contribution du secteur de l'automobile

Après avoir connu une longue période de forte croissance, les mises en chantier ont diminué pour s'établir à des niveaux plus soutenables au cours des trois derniers trimestres de 2006 (graphique 2.7). Le marché du logement demeure plus dynamique en Alberta qu'ailleurs au pays, la vigueur du secteur de l'énergie attirant des travailleurs dans cette province. Au Canada, la correction du marché du logement a été beaucoup moins prononcée qu'aux États-Unis, et l'endettement hypothécaire y est aussi beaucoup plus faible (graphique 2.7). Depuis 2005, les stocks de maisons à vendre ont augmenté rapidement aux États-Unis pour atteindre des niveaux que l'on n'avait pas vus depuis le milieu des années 1990, tandis que les stocks canadiens sont restés inférieurs à leur moyenne historique.

Graphique 2.7 - Mises en chantier au Canada

Les dépenses de consommation ont affiché une robuste croissance de 3,1 % au quatrième trimestre, laquelle faisait suite à la très forte progression de 5,1 % enregistrée au troisième trimestre (graphique 2.8). Les dépenses élevées au chapitre des services et des biens à prix unitaire élevé comme les meubles et les automobiles ont été partiellement compensées par une baisse des dépenses au titre des biens non durables. Des températures plus douces qu'à l'habitude ont peut-être contribué à la baisse des achats d'énergie résidentielle. Les dépenses de consommation ont progressé de 4,1 % en 2006, ce qui représente leur meilleure performance depuis 1997, alimentées par une bonne confiance des consommateurs, par une augmentation de la valeur nette du patrimoine des ménages et par une forte hausse du revenu disponible réel.

Graphique 2.8 - Croissance des dépenses de consommation réelles et du revenu disponible réel

L'investissement non résidentiel des entreprises au Canada a augmenté de 6,0 % au quatrième trimestre de 2006, portant la hausse à 9,2 % pour l'ensemble de l'année. L'investissement a profité de taux d'intérêt historiquement bas, de l'ampleur des bénéfices des sociétés (graphique 2.9), de la solide confiance des entreprises ainsi que des prix peu élevés des machines et du matériel, attribuables à la forte valeur du dollar canadien. L'investissement en machines et en matériel a crû de 8,0 % en 2006. L'investissement en ouvrages non résidentiels a également continué d'augmenter fortement, en raison notamment des grands travaux dans le secteur du pétrole et du gaz.

Graphique 2.9 - Bénéfices des sociétés

Il s'est créé près de 350 000 emplois au Canada en 2006, ce qui représente la plus forte croissance depuis 2002. En 2007, la progression de l'emploi s'est bien amorcée avec la création de plus de 100 000 emplois durant les deux premiers mois de l'année. Depuis le début de 2006, les trois quarts des nouveaux emplois sont à temps plein. Même si l'emploi a diminué dans le secteur manufacturier, il a fortement progressé dans la plupart des autres secteurs, en particulier dans les mines, le pétrole et le gaz. L'emploi a augmenté dans toutes les régions du pays, l'Alberta et la Saskatchewan enregistrant la plus forte croissance (graphique 2.10). Vu l'ampleur de la création d'emplois, le taux de chômage a diminué pour s'établir à 6,1 % en février 2007, son plus bas niveau en 32 ans.

Sous l'effet combiné de la solide progression de l'emploi et du ralentissement de la croissance de la production, la croissance de la productivité du travail a connu une baisse marquée d'une année sur l'autre, passant de 2,0 % au quatrième trimestre de 2005 à 0,6 % au quatrième trimestre de 2006. Cette baisse s'est surtout concentrée dans les secteurs où la croissance a diminué de façon notable, comme le secteur manufacturier, ce qui témoigne du fait que les changements dans l'emploi et le nombre moyen d'heures travaillées tendent à accuser un retard par rapport aux baisses de production.

Graphique 2.10 - Répartition régionale de la croissance de l'emploi

Le prix du brut West Texas Intermediate (WTI) a baissé, passant d'environ 77 $US le baril en août 2006 à 50 $US le baril au milieu de janvier 2007, en raison des températures très clémentes du début de l'hiver et d'un ralentissement de la croissance de la demande mondiale de pétrole. Depuis, le prix du WTI est remonté à environ 60 $US le baril, en raison d'un retour à des températures hivernales plus normales et du redressement prévu de l'économie américaine.

La baisse des prix du pétrole brut depuis l'été dernier a eu un effet d'entraînement sur le dollar canadien, qui a perdu environ 5 % de sa valeur par rapport au dollar américain, relativement au taux de 90,47 cents US affiché en août 2006 (graphique 2.11).

L'inflation demeure modérée : l'indice des prix à la consommation a augmenté de 1,2 % d'une année sur l'autre en janvier, et l'inflation mesurée par l'indice de référence a atteint 2,1 %, un niveau très proche de la cible d'inflation, qui est de 2 %.

Graphique 2.11 - Taux de change Canada-États-Unis et prix du pétrole brut

Prévisions économiques canadiennes du secteur privé

Chaque trimestre, le ministère des Finances mène une enquête auprès de prévisionnistes du secteur privé au sujet des perspectives de l'économie canadienne. Cette enquête sert de fondement aux hypothèses économiques qui sous-tendent les projections financières énoncées dans le budget.

Les prévisions économiques formulées ci-après sont fondées sur les résultats de l'enquête que le Ministère a menée en mars auprès de prévisionnistes du secteur privé, après la publication par Statistique Canada, le 2 mars, des Comptes nationaux des revenus et dépenses pour le quatrième trimestre de 2006.

La croissance du PIB réel de [1,4] % enregistrée au quatrième trimestre de 2006 a été inférieure à celle de 2,7 % qui était prévue au moment de La Mise à jour économique et financière de novembre 2006. La croissance au troisième trimestre a aussi été plus faible qu'on le prévoyait au moment de la Mise à jour de 2006 (2,0 % contre 2,4 %). Les prévisionnistes du secteur privé s'attendent à ce que la croissance du PIB réel se renforce au cours de 2007, à mesure que l'impact de l'appréciation passée du dollar canadien s'estompera et que la croissance de la demande se raffermira aux États-Unis.

Malgré cette reprise anticipée, les prévisionnistes du secteur privé s'attendent à ce que la croissance du PIB réel soit de 2,3 % en 2007, soit moins que les 2,7 % prévus au moment de la Mise à jour de 2006. Cette révision à la baisse tient au fait que, par suite de la croissance plus faible que prévu au deuxième semestre de 2006, le niveau du PIB réel au début de 2007 était inférieur de 0,4 % aux prévisions : la croissance prévue pour 2007 doit donc être réduite d'autant. Les prévisionnistes du secteur privé ont revu légèrement à la baisse leur prévision concernant la croissance du PIB réel pour 2008; celle-ci devrait être de 2,9 %, comparativement aux 3,0 % prévus lors de la Mise à jour de 2006, notamment en raison d'une croissance plus lente aux États-Unis.

Les prévisionnistes du secteur privé ont aussi révisé à la baisse leur prévision concernant l'inflation du PIB en 2007, en partie parce que les prix du pétrole ont baissé plus que prévu au deuxième semestre de 2006. Ils anticipent maintenant une inflation du PIB de 1,5 % en 2007, comparativement à 1,9 % au moment de la Mise à jour de 2006. Ils ont également revu légèrement à la hausse leur prévision concernant l'inflation du PIB en 2008, pour la fixer à 2,0 %.

Graphique 2.12 - Perspectives de croissance du PIB réel

Par conséquent, les perspectives de croissance du PIB nominal pour 2007 ont été révisées à la baisse, passant de 4,6 % dans la Mise à jour de 2006 à 3,9 %. Les perspectives de croissance du PIB nominal pour 2008 ont été révisées légèrement à la hausse, passant de 4,9 % dans la Mise à jour de 2006 à 5,0 %.

Au moment de la Mise à jour de 2006, les prévisionnistes du secteur privé s'attendaient à ce que les taux d'intérêt à court terme s'établissent en moyenne à 3,9 % en 2007 et à 4,2 % en 2008. Leurs perspectives actuelles sont légèrement plus hautes pour 2007 mais demeurent essentiellement inchangées pour 2008, les taux à court terme devant se situer en moyenne à 4,2 % pour les deux années.

Les taux d'intérêt des obligations du gouvernement à 10 ans devraient se situer en moyenne à 4,1 % en 2007, soit 0,2 point de pourcentage de moins que ce qui était prévu au moment de la Mise à jour de 2006, et à 4,5 % en 2008, soit pratiquement le niveau prévu à ce moment-là.

Les prévisionnistes du secteur privé s'attendent à ce que le marché canadien du travail demeure sain. Le taux de chômage devrait s'établir en moyenne à 6,3 % en 2007 et de 6,4 % en 2008, soit des taux inférieurs à ce qui était prévu au moment de la Mise à jour de 2006. Les perspectives concernant la croissance de l'emploi ont été révisées à la hausse, pour s'établir à 1,5 % en 2007 et à 1,3 % en 2008.

Tableau 2.1
Prévisions du secteur privé pour 2007 et 2008
(%, sauf indication contraire)
 

2006

2007

2008

Croissance du PIB réel

     

  Budget de mai 2006

3,0

2,7

2,9

  La Mise à jour économique et

     

    financière de novembre 2006

2,8

2,7

3,0

  Budget de mars 2007

2,7

2,3

2,9


Inflation du PIB

     

  Budget de mai 2006

2,9

1,8

1,6

  La Mise à jour économique et

     

    financière de novembre 2006

2,1

1,9

1,9

  Budget de mars 2007

2,2

1,5

2,0


Croissance du PIB nominal

     

  Budget de mai 2006

6,0

4,6

4,6

  La Mise à jour économique et

     

    financière de novembre 2006

5,0

4,6

4,9

  Budget de mars 2007

4,9

3,9

5,0


PIB nominal (G$)

     

  Budget de mai 20061

1 454

1 520

1 590

  La Mise à jour économique et

     

    financière de novembre 2006

1 440

1 506

1 580

  Budget de mars 2007

1 439

1 495

1 570


Taux des bons du Trésor à 3 mois

     

  Budget de mai 2006

4,0

4,1

4,3

  La Mise à jour économique et

     

    financière de novembre 2006

4,1

3,9

4,2

  Budget de mars 2007

4,0

4,2

4,2


Taux des obligations du gouvernement à 10 ans

     

  Budget de mai 2006

4,4

4,5

5,1

  La Mise à jour économique et

     

    financière de novembre 2006

4,3

4,3

4,6

  Budget de mars 2007

4,2

4,1

4,5


Taux de chômage

     

  Budget de mai 2006

6,6

6,6

6,7

  La Mise à jour économique et

     

    financière de novembre 2006

6,4

6,5

6,5

  Budget de mars 2007

6,3

6,3

6,4


Croissance de l'emploi

     

  Budget de mai 2006

1,5

1,2

1,4

  La Mise à jour économique et

     

    financière de novembre 2006

1,8

1,2

1,2

  Budget de mars 2007

1,9

1,5

1,3


Croissance du PIB réel aux États-Unis

     

  Enquête de mars 2006 auprès des prévisionnistes

     

    du secteur privé

3,2

2,8

3,1

  La Mise à jour économique et

     

    financière de novembre 2006

3,4

2,5

3,1

  Budget de mars 2007

3,3

2,5

2,9


Ajout

     


Croissance du PIB réel aux États-Unis

     

  Budget de mai 2006

     

  Blue Chip Economic Indicators (avril 2006)

3,4

3,0

n.d.

  Blue Chip Economic Indicators (octobre 2006)

3,4

2,6

3,1

  Blue Chip Economic Indicators (mars 2007)

3,3

2,5

3,0

1 Le PIB nominal a été ajusté en fonction des révisions apportées en mai 2006 aux Comptes nationaux des revenus et dépenses.

Sources : Statistique Canada; enquêtes menées par le ministère des Finances auprès de prévisionnistes du secteur privé (mars 2006, septembre 2006 et mars 2007); Blue Chip Economic Indicators (avril 2006, octobre 2006 et mars 2007)

Facteurs de risque et d'incertitude

Le principal risque intérieur qui pèse sur les perspectives se rapporte aux gains de productivité futurs. Le risque lié à l'activité dans le secteur de la construction résidentielle aux États-Unis semble avoir diminué depuis La Mise à jour économique et financière de novembre 2006, mais il n'en demeure pas moins que le faible marché du logement pourrait avoir un impact négatif sur la demande des consommateurs aux États-Unis. En outre, même si les cours mondiaux du pétrole ont baissé par rapport aux sommets de l'été dernier, ils restent volatils et exposés aux risques géopolitiques.

Risque intérieur

Les gains de productivité sont volatils et difficiles à prévoir. C'est ainsi qu'après avoir pris de la vitesse en 2005, la croissance de la productivité du travail a ralenti de façon notable en 2006. Ce ralentissement a été particulièrement marqué dans les secteurs sensibles à l'évolution du cycle économique, notamment le secteur manufacturier, qui s'est ressenti de la croissance plus faible aux États-Unis et de l'appréciation antérieure du dollar canadien. À lui seul, ce secteur compte pour près des trois quarts du ralentissement de la croissance de la productivité qui a été observé dans l'ensemble de l'économie en 2006. Le Canada a connu des ralentissements cycliques semblables de la croissance de la productivité en 2001 et en 2003 (graphique 2.13).

Graphique 2.13 - Croissance de la productivité du travail

Les perspectives économiques des prévisionnistes du secteur privé sont cohérentes avec un raffermissement cyclique des gains de productivité, à mesure que la croissance de l'économie américaine reprendra de la vigueur en 2008 et que l'impact de l'appréciation antérieure du dollar canadien s'atténuera. Par contre, il se pourrait que la faiblesse observée des gains de productivité découle d'une progression plus lente de la productivité sous-jacente plutôt que de facteurs cycliques, ce qui aurait des répercussions négatives sur le potentiel de croissance future du Canada. En revanche, la vigueur soutenue de l'investissement des entreprises devrait être de bon augure pour les gains de productivité futurs.

Risques externes

Bien qu'il soit probable que la contraction se poursuivra dans le secteur du logement aux États-Unis, les indicateurs récents laissent penser que le pire pourrait être passé et que les risques pesant sur les activités de construction se sont attenués. Toutefois, les stocks demeurent élevés, ce qui donne à croire que le secteur continuera de tourner au ralenti dans la première partie de 2007. Jusqu'ici, les effets d'entraînement de la contraction sur les dépenses de consommation et les autres secteurs de l'économie américaine ont été limités, mais il se pourrait que certains de ces effets aient été provisoirement masqués par le niveau plus bas des prix de l'énergie. Il subsiste un risque que l'accumulation réduite de richesse immobilière ait un impact plus important que prévu sur les dépenses de consommation, surtout que le taux d'épargne des ménages est actuellement négatif.

L'incertitude concernant les prix des produits de base demeure un risque au niveau des perspectives. Les prix du pétrole brut ont baissé par rapport au sommet atteint en août et se situent maintenant plus près, en termes réels, de leurs moyennes historiques. Ce repli, combiné à une plus grande probabilité d'un atterrissage en douceur de l'économie américaine, laisse penser que le risque de futures baisses très marquées des prix du pétrole est moins important. Cependant, les prix des produits de base sont volatils, et les cours du pétrole restent exposés aux risques géopolitiques. Une montée des prix du pétrole pourrait exercer des pressions à la hausse sur le dollar canadien, ce qui représenterait un défi pour les entreprises canadiennes qui sont largement exposées à la concurrence étrangère.


Nota - Le présent chapitre repose sur les données disponibles au 12 mars 2007.

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